Pour sauver une otage, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame a donné sa vie. Il n’y était pas obligé, il s’est sacrifié volontairement, animé par un sens du devoir et un courage qui forcent l’admiration. L’heure est maintenant venue de rendre hommage au soldat, l’occasion pour les politiques d’exalter le sentiment national, de faire vibrer la fibre patriotique, d’appeler à l’unité de tous les français face au terrorisme, un refrain bien rodé qui ne peut qu’apporter un surcroît de popularité.

La biographie d’Arnaud Beltrame est détaillée par tous les médias. On y apprend notamment, qu’en tant que commandant de compagnie au sein de la Garde Républicaine, il a assuré « pendant quatre ans la sécurité du palais de l’Elysée avant de prendre en 2010 le commandement de la compagnie d’Avranches ».
Arnaud Beltrame aurait donc veillé à la sécurité de Nicolas Sarkozy à l’époque de sa présidence. Un héros s’est donc retrouvé un jour au service d’un grand voyou en croyant être au service de la France et de valeurs républicaines. . . Et aujourd’hui encore, les forces de l’ordre protègent et sécurisent quotidiennement, et parfois avec beaucoup de zèle, en particulier aux frontières, un état qui est en train de détruire les valeurs de solidarité, de fraternité, d’égalité, pour lesquelles un certain nombre de militaires pensent s’engager.
De bons soldats peuvent servir, à leur corps défendant, une mauvaise politique mais des actes individuels, aussi admirables soient-ils, ne peuvent faire oublier et racheter une trahison collective et la soumission à un ordre insoutenable.