
Un rapport révèle les conditions de travail exécrables dans les usines de vêtements.
Deux francs et soixante centimes. C’est le salaire minimum journalier pratiqué au Myanmar (Birmanie). De quoi attirer les fabricants de vêtements, dont la production locale a quadruplé depuis le retour à un régime civil et la levée des sanctions internationales en 2011. Mais pas assez pour nourrir une famille, estime le Centre néerlandais de recherche sur les multinationales (SOMO), une ONG qui a mené son enquête sur place et dévoile que cette rétribution minimale n’est souvent même pas respectée. Son rapport est relayé par l’ONG suisse Public Eye.
Le rapport qu’elle vient de publier épingle des détaillants comme C&A et H&M, parmi les plus grandes enseignes de prêt-à-porter en Europe, qui se montreraient peu regardantes sur le choix de leurs fournisseurs. D’autant que les salaires de misère s’accompagnent de toute une série de mauvaises pratiques qui plongent parfois les travailleurs dans des conditions qui peuvent s’apparenter au travail forcé : soixante heures de labeur hebdomadaire en raison des heures supplémentaires (dans certains cas non payées), absence de contrats (dans la moitié des cas), travail des enfants, aucun mécanisme de plaintes, lois de protection des employés défaillantes, etc. Le tout combiné à la rareté des syndicats, longtemps interdits par la dictature au pouvoir entre 1962 et 2011.
Concurrence féroce entre Etats (...)
SOMO et Public Eye rappellent pourtant que les entreprises textiles qui s’approvisionnent au Myanmar ont la responsabilité de s’assurer que les droits fondamentaux du personnel de leurs fournisseurs soient garantis. Elles devraient aussi vérifier que les nouvelles usines n’empiètent pas illégalement sur de terres utilisées par les petits paysans. Un cas de ce type a été recensé dans le rapport. (...)