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Le Monde Diplomatique
Leçons d’un embargo
Article mis en ligne le 3 janvier 2015
dernière modification le 1er janvier 2015

Sa défaite électorale de novembre dernier semble avoir revigoré le président des Etats-Unis. Elu triomphalement à la Maison Blanche en 2008 et disposant pendant ses deux premières années de mandat d’une confortable majorité parlementaire, il n’a tiré de tout cela qu’une modeste réforme du système de santé et une litanie d’homélies prêchant le compromis à des parlementaires républicains déterminés à le détruire (1). Depuis que son parti a été écrasé lors des élections de mi-mandat, que sa carrière politique s’achève, M. Barack Obama multiplie en revanche les choix audacieux. Annoncée juste après un important accord climatique avec la Chine et l’amnistie de cinq millions d’immigrés clandestins, sa décision de rétablir les relations diplomatiques avec La Havane en témoigne. La démocratie américaine exigerait-elle qu’un président n’ait plus ni sénateur forcené à satisfaire ni lobby fortuné à ménager pour qu’il puisse prendre une décision raisonnable ?

(...) En justifiant sa décision historique, aussitôt saluée par les grandes entreprises de son pays soucieuses de développer leurs affaires dans l’île (American Airlines, Hilton, PepsiCo, etc.), le président Obama a observé que « chercher à provoquer l’effondrement de Cuba ne servirait ni les intérêts américains ni le peuple cubain. Même si cela marchait — et cela a échoué pendant cinquante ans —, nous savons que les pays sont plus susceptibles de se transformer de façon durable quand leurs peuples ne sont pas condamnés au chaos. » Il ne reste plus à Washington, Berlin, Londres et Paris qu’à appliquer cette leçon à la Russie. Sans attendre cinquante ans ?