Lendemains électoraux douloureux en Russie après la victoire du parti au pouvoir : comparution en justice des blogueurs Ilya Yashine et Alexeï Navalny, manifestation de protestation place Triumfalnaya à Moscou et à Saint Petersbourg, et débats sur le « soft-power » contre-révolutionnaire et les divers moyens de cyber-guerre du Kremlin... Notre partenaire Global Voices fait le point en suivant la blogosphère russe
Sitôt après leur interpellation le 5 décembre, les blogueurs renommés Navalny et Yashine ont été transférés de poste de police en poste de police, puis de tribunal en tribunal. L’activiste et blogueur Dmitry Ternovskiy de noter (une observation confirmée par la suite) :
« Ils trimbalent Navalny de poste en poste, de tribunal en tribunal, comme une patate chaude. Il faut croire qu’ils ont tous peur. Rendez-le nous, nous le jugerons en camarades ! ; ) »
Le passage en justice de Navalny s’est fait en présence de journalistes et de ses sympathisants, et a été quelque peu hors du commun : la juge a refusé de visionner la vidéo de son arrestation (une preuve essentielle en l’espèce pour déterminer s’il s’était rebellé ou non contre les policiers), et a pris d’autres décisions contestables. (...)
Des procès similaires des manifestants ont été menés devant de nombreux tribunaux de Moscou et Saint Petersbourg. Novaya Gazeta a rapporté que dès le début de la manifestation place Triumfalnaya, les tribunaux se sont mis à condamner les contestataires à cinq jours d’emprisonnement au lieu d’une amende comme auparavant.
Par ailleursn une vague d’arrestations et de mises en détention a frappé sélectivement ceux dotés de popularité en ligne. (...)
Mikhail Svetov, un blogueur libéral vivant au Japon, a déniché une annonce dans laquelle les Nachi avaient recruté les contre-manifestants d’aujourd’hui. La fureur de la blogosphère contre les Nachi a été éloquente.
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Les médias dominants sont restés muets sur les événements rapportés par la Twittersphère russe. Au long de la journée, les utilisateurs de Twitter ont raconté avoir parlé à leurs parents, qui n’avaient pas la moindre idée des manifestations ou des falsifications de résultats électoraux. (...)