
Le récit qui suit est celui d’enseignants des enfants.
Le constat est amer. D’abord parce qu’une expulsion, quelle qu’elle soit, est une violence. Le pays où vous espériez faire (refaire) votre vie ne veut pas de vous, vous exclut, vous repousse physiquement. Cet ostracisme est insupportable pour des adultes. Il est dévastateur pour des enfants. Il faut regretter que des responsables de gauche, disant défendre certaines valeurs, pour certains d’entre eux prétendant se souvenir de leur passé d’immigré, fassent mine de l’ignorer pour booster leur carrière.
On a honte pour tous ceux qui, de près ou de loin, maire, fonctionnaires de la PAF, préfet, membres du cabinet, imbéciles ou salauds, ont collaboré à cette arrestation. Ont-ils remarqué quela jeune Léonardaa été interpellée sur le parking du collège Lucie Aubrac ? Aubrac ? Connais pas ?
Il faut dire, en prime, que cette malheureuse famille paye, comme d’autres, la lâcheté politique des ministres de l’Intérieur successifs, de Nicolas Sarkozy à Manuel Valls en passant par Hortefeux, Besson et Guéant. En effet, la saine incompréhension des élèves, des enseignants, des parents ont, de fait, pratiquement interdit l’expulsion des élèves depuis des années. Impossible de mettre dans un avion à destination de Bamako ou d’Alger une famille avec deux ou trois enfants sans provoquer la révolte des passagers. (...)