Alors que Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, se rend à Bogota, de nombreuses personnes expriment leur réserves face à l’éventuelle nomination de Viviane Morales à l’Ambassade à Paris. Voici le texte de la lettre adressée aux autorités diplomatiques des deux pays, que l’on peut également souscrire en ligne (voir le lien à la fin de la lettre).
"C’est avec stupeur que nous avons pris connaissance, par les média, de la nomination par le nouveau gouvernement colombien de Madame Viviane Morales comme Ambassadrice en France.
Madame Viviane Morales est une femme politique et membre très actif de l’église évangélique (néo-pentecôtiste) « Casa sobre la roca » (Maison sur le rocher), puissante organisation internationale qui véhicule une idéologie d’extrême droite. Récemment, Mme Morales a été candidate à la présidence en 2018 avec le Parti « Somos », lequel est fortement mis en cause en raison de ses liens avec le paramilitarisme.
Active dans la vie politique depuis trente ans, Madame Viviane Morales n’a pas eu cesse de servir les intérêts des églises évangéliques (elle est à l’origine, dans les années 1990, de lois qui se sont traduites par une prolifération de sectes). Pendant les quatre dernières années, en tant qu’élue au Sénat colombien, elle a consacré son mandat législatif à combattre les droits des homosexuels et des familles monoparentales.(...)
Ce genre de campagne fragilise les acquis de l’Etat laïc colombien. Par ailleurs, l’opposition radicale à toute forme de reconnaissance des droits des homosexuels explique, en partie, le résultat négatif lors du référendum sur la paix (avec les Farc) en octobre 2016.
Les valeurs véhiculées par Mme Viviane Morales sont à l’opposé des valeurs de la République Française qui se fonde sur celles de la laïcité, du respect et de la tolérance, et des valeurs du gouvernement d’Emmanuel Macron.
Les signataires ci-dessous attirent l’attention sur l’inopportunité de la nomination de Madame Viviane Morales comme Ambassadrice de Colombie en France et souhaitent un examen de cette procédure par le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères".