
Celles et ceux dont on ne parle pas et qui se sentent oubliéEs, le "prolétariat administratif" comme l’École Émancipée avant-guerre en parlait : personnels de l’administration scolaire, universitaire, ouvriers et de service, des bibliothèques, de la Culture et de toute la Fonction publique... de plus en plus souvent confrontés à la souffrance professionnelle.
Avec les nouvelles méthodes de management mises en place, les entretiens individuels d’évaluation, les primes au mérite (la fameuse Prime de Fonctions et de Résultats destinée à s’élargir à toutes les catégories), le chantage aux promotions, ils et elles subissent de plus en plus les pressions de leurs supérieurs hiérarchiques et de leurs directeurs d’établissement accompagnant le pendant des suppressions massives de postes et des "réformes" de structures (réforme de l’État et réformes du système d’enseignement de la maternelle à l’université...).
On assiste donc dans nos secteurs à une véritable "france-telecomisation" avec toutes les répercussions professionnelles, familiales, médicales qu’elle entraîne. Ainsi, un camarade anciennement fonctionnaire de La Poste qui avait demandé son détachement à l’Éducation Nationale m’a indiqué qu’il retrouvait dans sa nouvelle administration la dérive vers les mêmes modes de fonctionnement engendrant stress au travail et harcèlement. C’était une des raisons ayant motivé son détachement.
Le 17 septembre, un camarade de la Bibliothèque Nationale de France élu au CHS-CT (1) a failli commettre l’irréparable en tentant de mettre fin à ces jours. Il n’en pouvait plus d’être placardisé, pourchassé administrativement et jamais ménagé depuis au moins deux ans en raison de son activité syndicale et pour avoir dénoncé des scandales d’ amiante, de pyralène et plus récemment de plomb pouvant mettre en danger la santé des personnels. Il s’est par ailleurs adressé publiquement à la direction de la BnF pour dénoncer leur attitude. (...)