
Aux États-Unis, on a 2,4 fois plus de chances de mourir du coronavirus quand on est Noir·e que tout le reste de la population.
Une étude publiée cette semaine par APM Research Lab intitulée « La couleur du coronavirus » a réaffirmé les lourdes inégalités qui divisent le pays en matière de santé.
Au total, plus de 20.000 personnes noires sont décédées à cause du coronavirus aux États-Unis, ce qui représente en moyenne environ 1 Noir·e sur 2.000.
Ces chiffres varient selon les États, jusqu’à atteindre des écarts démesurés, au Kansas notamment, où les personnes noires ont un taux de mortalité 7 fois plus élevé que les blanches (6 fois plus dans le Wisconsin et à Washington D. C., 5 fois plus dans le Michigan et le Missouri).
Immobilisme trumpien
Du côté de l’administration Trump, on impute ces disparités à la prévalence de maladies telles que le diabète, l’hypertension ou l’obésité chez les populations noires. Alex Azar, le secrétaire américain à la santé, avait déclaré dimanche dernier qu’elles présentaient de ce fait des « profils à risque plus élevé ».
Si les comorbidités sont l’un des facteurs explicatifs, les inégalités d’accès aux tests et aux soins y sont également pour beaucoup, de même que les plus grands risques d’exposition au virus.
Seulement 20% des travailleurs et travailleuses noires ont la possibilité d’exercer leur profession à domicile, contre 30% des Blanc·hes. De la même façon, les Noir·es sont deux fois moins susceptibles d’avoir une assurance maladie, ce qui rend la prise en charge d’un traitement contre le coronavirus extrêmement difficile. À cela s’ajoutent les déserts médicaux, où les soins sont rares et coûteux.
Le gouverneur démocrate de l’Illinois, J. B. Pritkzer, a reconnu le rôle du racisme dans la gestion inégalitaire de la crise du coronavirus par le gouvernement, et a déclaré qu’« il est difficile de rattraper des décennies, voire des siècles d’inégalité dans l’application des soins aux personnes de couleur ».
Face à cette situation, le gouvernement Trump n’a toujours pas pris de mesures pour lutter contre ces formes de discriminations raciales sanitaires. (...)
Pour l’heure, c’est donc au niveau de certains États, comme le Michigan ou le New York, que les administrations locales ont commencé à réunir des groupes de travail pour trouver des solutions.