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Les Nouveaux chiens de garde et Le Serment de Tobrouk : Deux films, deux poids et deux mesures
Article mis en ligne le 27 septembre 2012
dernière modification le 24 septembre 2012

Dès le 11 Janvier 2012, date de la sortie en salle du film « Les nouveaux chiens de garde », ses réalisateurs et scénaristes, aidés par toute une équipe de bénévoles, ont entrepris de sillonner la France pour répondre, au cours de projections/débats aux questions d’un public nombreux manifestement intéressé par la critique des médias dominants.

Cinq mois après, Bernard-Henri Lévy s’efforçait de lancer son dernier film, « Le serment de Tobrouk », avec l’appui promotionnel et habituel d’une grande partie des médias dont il est sûr de bénéficier tout en prenant la pose du génial et courageux combattant solitaire. À croire qu’il tenait à illustrer personnellement les propos du film de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat sur l’« hypervisibilité » de quelques éditocrates et de quelques experts.

Comparaison n’est pas raison. Mais on peut avoir raison de comparer

(...) La critique des médias dominants ne bénéficie pas, chacun le comprend, du concours des médias dominants. Mais même s’il en allait différemment, ce n’est pas au sein des médias dominants que devrait se confiner les débats qui les concernent.

C’est pourquoi les auteurs et réalisateurs du film, les animateurs d’ Acrimed et quelques autres ont privilégié un marathon plus épuisant, mais autrement plus exaltant qu’une tournée des plateaux de télévision, pour aller à la rencontre du public à travers la France, la Belgique ou la Suisse.¨Plus de 260 débats ont été ainsi animés, (dont soixante et quatre-vingt interventions respectivement pour les seuls Yannick Kergoat et Gilles Balbastre, six mois après la sortie du film) : des débats impulsés par un ensemble de groupes associatifs, de cinémas indépendants, de collectifs militants ou de formations politiques ou syndicales, dans des cinémas mais aussi des petites salles aménagées (et même une grange !), sans autre forme de publicité que la « Une » de L’Humanité, quelques articles dans la presse syndicale (CGT, SNES, SUD, CNT), ou dans des journaux libertaires, ainsi que dans la presse quotidienne régionale, relativement équilibrée, qui annonçait les projections. Et le bouche-à-oreille.

Ainsi, plutôt que de tenter, en vain, de se ménager une petite place dans les débats médiatiques, c’est le débat public, non pas devant le public, mais avec lui qui a été privilégié. sans avoir à subir les conflits mis en scène par des interruptions systématiques et les interpellations d’interlocuteurs rompus aux joutes bavardes qui tiennent lieu, le plus souvent, de confrontation dans les médias audiovisuels.

Les auteurs et réalisateurs du film font partie de ces intellectuels militants à qui les médias dominants ne donnent presque jamais la parole ou qui la leur donnent à des conditions qui sont rarement acceptables, pour servir de caution à un pluralisme de façade. (...)