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l’Observatoire des inégalités
Les discriminations se portent bien en France
Article mis en ligne le 18 avril 2014
dernière modification le 16 avril 2014

Les discriminations liées à l’origine, au sexe, à l’orientation sexuelle, à l’état de santé ou au handicap restent marquées. Preuve que les politiques engagées depuis le début des années 2000 ne sont pas suffisantes. Il est plus que temps d’agir, relèvent six chercheurs spécialistes des inégalités. Extrait de Mediapart.

Malgré les campagnes d’information, les formations et le renforcement de l’arsenal judiciaire contre les discriminations, le sexe, l’origine, l’orientation sexuelle ou l’état de santé affectent significativement les chances d’obtenir un emploi, un bon salaire ou un logement. Près de 15 ans après le lancement d’une politique de lutte contre les discriminations, un numéro spécial de la revue de l’Insee "Economie et Statistique, Inégalités et discriminations : questions de mesure" [1] vient une nouvelle fois confirmer la persistance des discriminations. Hasard de calendrier, cette parution programmée de longue date intervient dans le contexte d’une résurgence des partis d’extrême droite lors des élections municipales.

L’originalité de ce numéro est de compiler des études sur les discriminations liées à l’origine, au sexe, à l’orientation sexuelle, à l’état de santé ou au handicap, dans le domaine de l’emploi, de l’éducation ou du logement.

Ainsi, dans les enquêtes par testing utilisant de faux CV, les recruteurs rappellent plus volontiers un candidat au nom français qu’un candidat identique portant un nom d’origine étrangère, à même niveau de qualification. De même, l’accès au logement social est plus long pour les ménages d’origine non européenne sans qu’il soit possible de l’expliquer autrement que par une pénalité liée à leur origine. On savait que les femmes obtenaient des rémunérations plus faibles que les hommes à travail égal ; les travaux récents suggèrent que les hommes homosexuels subiraient également une pénalité salariale.

Comment dès lors expliquer que les discriminations perdurent alors qu’il n’y a plus d’équivoque sur leur existence ? Pire encore, nous semblons nous être habitués à la récurrence des témoignages et résultats d’études. (...)