
Les énergies « renouvelables » semblent faire consensus. Voix dissonante dans ce concert enthousiaste, l’auteur de cette tribune réfute le caractère « renouvelable » desdites énergies et critique l’illusion progressiste qui préside à leur développement.
L’écologie, dans le discours politique dominant, tourne désormais, le plus souvent, autour du déploiement des sources d’énergie dites « renouvelables », présentées comme des innovations pouvant nous permettre de concilier le maintien d’un certain confort industriel moderne et le respect de l’environnement ; les principales autorités gouvernementales et scientifiques de la civilisation industrielle ayant admis, in fine, que les énergies issues de combustibles fossiles et du nucléaire, étaient polluantes, écologiquement destructrices, outre qu’elles dépendaient de ressources finies.
Du gouvernement des États-Unis à celui de la Chine, en passant par celui de la France, de l’armée états-unienne à Jean-Luc Mélenchon, du Réseau sortir du nucléaire à l’association negaWatt, des Colibris à Vinci Énergies, tous en font désormais la promotion. Bien sûr, les motivations diffèrent.
Dans les faits, le déploiement de ces technologies s’avère anti-écologique et antidémocratique. Par souci de concision, ce qui suit est une version abrégée des raisons pour lesquelles lesdites soi-disant énergies renouvelables sont une illusion de plus — s’inscrivant dans la longue lignée d’illusions promues par les idéologues du progrès — qui nous mène, et la planète avec nous, droit au mur.
voici les principaux points qui posent problème :
Ces technologies nécessitent des matières premières non renouvelables, en grandes quantités, et donc des pratiques extractivistes nuisibles à l’environnement, doublées de formes d’exploitations sociales, comme toutes les activités minières, ce qui n’est jamais discuté par leurs promoteurs. (...)
Ces pratiques extractivistes sont dépendantes des combustibles fossiles, ainsi que l’explique le chercheur états-unien Ozzie Zehner dans son livre Green Illusions (...)
Le déploiement de ces technologies « vertes » bénéficie avant tout aux grands groupes industriels. (...)
Le développement des énergies dites « vertes » est également à l’origine d’autres destructions écologiques. (...)
La destructivité écologique de la civilisation industrielle ne relève pas que de sa production d’énergie. Bien avant le début de l’utilisation des combustibles fossiles, la civilisation, le type de société humaine fondé sur la croissance de villes, avait déjà appauvri la biodiversité mondiale, altéré le climat, et massivement déboisé la planète. Cependant, la production industrielle d’électricité induit l’accélération exponentielle des destructions. (...)
En définitive, la promotion et le développement des énergies « vertes » ne bénéficient pas au monde naturel, aux plantes et aux animaux non humains, qui souffrent directement de l’implantation de ces nouvelles machines industrielles, des barrages aux centrales solaires en passant par les usines à biomasse et les parcs éoliens, et indirectement, en raison de tous les points déjà exposés ici. Elles ne bénéficient pas non plus aux êtres humains que ces nouvelles industries exploitent, ou à ceux que la société industrielle continue et continuera d’exploiter, et à tous ceux, humains et non-humains, qui viendront au monde sur une Terre au climat détraqué, à la biodiversité fortement appauvrie, et dont l’air, l’eau et le sol seront contaminés.
Pour toutes ces raisons, il est essentiel que nous comprenions, et que nous nous rappelions, que les besoins du monde naturel sont plus importants que les besoins des économies, et des sociétés humaines, puisque sans un environnement sain, aucune société n’existe, ni aucune économie. (...)