Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
les nouvelles news
Les internats d’excellence, un bon travail hors-sujet
Article mis en ligne le 21 avril 2013
dernière modification le 14 avril 2013

Alors que le ministère de l’Éducation nationale ferme la porte aux internats d’excellence lancés sous le précédent gouvernement, une étude en souligne le caractère « positif ». Mais note aussi qu’ils ne s’adressent pas aux plus défavorisés et coûtent extrêmement cher.

Le ministre de l’Éducation nationale, en publiant le 10 avril sa circulaire d’orientation et de préparation pour la rentrée scolaire 2013, a expliqué vouloir mettre un terme progressivement à l’expérience des « internats d’excellence » initiée en 2009 sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Un rapport rendu en juin 2011 par l’Inspection générale de l’Éducation nationale (à retrouver ici), et tenu secret jusqu’à l’arrivée de Vincent Peillon au ministère un an plus tard, dressait un premier bilan plus que mitigé de ces expériences qui concernent aujourd’hui un peu plus de 4 000 élèves.

Présentée à l’époque comme une « utopie éducative concrète » destinée à soutenir la scolarité d’élèves prometteurs issus de milieux modestes, la mise en place de ces internats se voyait dans ce rapport « suspectée d’être une réalisation en trompe-l’œil (...) faussée à la base par l’engagement de moyens considérables [permettant] de se donner bonne conscience ». En clair : un gouffre financier loin de bénéficier à des élèves parmi les plus défavorisés.

Des « él-èves motivés et de niveau scolaire m-édian »

Mais à l’heure de la décision de tourner le dos à ces internats d’excellence, voilà que paraît une autre étude, très complète, menée par l’Institut des Politiques Publiques (IPP) et consacrée au premier d’entre eux, en place depuis 2009 à Sourdun, en Seine-et-Marne. Pour Le Figaro, les internats d’excellence y sont « encensés » (et même « glorifiés », dans le titre initial), ce qui permet au journal de voir le ministre « contredi[t] de façon flagrante » par une étude « sans pitié pour la politique actuelle menée en France en matière éducative ».

La décision de Vincent Peillon serait-elle néfaste aux élèves les plus défavorisés ? Le Figaro va un peu vite en besogne. Car le rapport est plus mitigé qu’il n’y paraît. Les trois chercheurs qui se sont penchés pendant trois ans sur les élèves de l’internat d’excellence de Sourdun constatent en effet que leurs résultats, en mathématiques surtout, ont bénéficié de cette situation grâce à « un cadre propice au travail ». « Il semble donc que les conditions sont réunies pour que ces élèves connaissent une carrière scolaire et une insertion professionnelle plus réussies », indique l’étude.

Mais « ces élèves » ne sont pas forcément les plus défavorisés et les plus en difficulté scolaire. Il s’agit d’ « élèves motivés et de niveau scolaire médian », relèvent les chercheurs qui poursuivent : « Notre évaluation ne permet pas de dire si ce qui r-éussit avec eux r-éussirait aussi bien avec des élèves plus faibles ou moins motivés. » (...)