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Les retraites. Déplacer le débat
Article mis en ligne le 9 avril 2010
dernière modification le 8 avril 2010

Il y a quelque chose qui cloche dans cette affaire, comme dans une affaire criminelle dont la résolution, rondement menée, laisse perplexe. Des indices ?

...Si l’on en croit le consensus réformateur, une retraitée qui peut exercer ses fonctions d’élue municipale grâce à sa pension de 1 200 euros par mois, un retraité qui peut produire des fruits, des légumes et des fleurs en cultivant son jardin grâce à sa pension de 1 600 euros par mois seraient des improductifs qui ponctionnent 2 800 euros sur notre richesse commune ! Alors qu’un publicitaire payé dix fois plus pour concevoir une campagne de communication justifiant la privatisation de La Poste y contribuerait, lui, pour 28 000 euros. Et si, en réalité, c’était le contraire ? Si les 2 800 euros de pension correspondaient à la richesse supplémentaire créée par l’élue municipale et le jardinier, tandis que les 28 000 euros du publicitaire seraient de la richesse gâchée génératrice de coûts sociaux liés au recul d’un service public ? Mais alors, si les pensions reconnaissent la richesse créée par les pensionnés, ce ne sont pas les enfants qui payent les pensions de leurs parents. Si les retraités ne sont pas d’anciens actifs jouissant d’un loisir bien mérité mais des actifs d’un nouveau genre, inventant une façon de travailler libérée du marché du travail et des employeurs, alors l’invocation bien-pensante de la « charge pesant sur nos enfants » et de l’« équité intergénérationnelle » ne serait-elle pas tout bonnement réactionnaire ?...