
Ils ne bénéficient aucunement des mesures qui ne portent que sur ces réseaux. Extrait du Centre d’observation de la société.
Les trois quarts des 3,2 millions d’élèves issus de milieux défavorisés [1] étudient dans des établissements qui ne sont pas intégrés aux réseaux dits « prioritaires » de l’éducation, selon les données du tableau de bord national publié par le ministère de l’Éducation nationale [2]. L’éducation prioritaire a pour objectif de compenser les difficultés économiques et sociales des habitants de certains quartiers en attribuant davantage de moyens aux établissements qui s’y trouvent. Mais ces territoires ne rassemblent qu’une partie très minoritaire des populations défavorisées.
Cette situation résulte de deux phénomènes. Tout d’abord, dans les écoles et collèges de l’éducation prioritaire, la part des élèves issus de milieux défavorisés (55 %) est plus élevée qu’ailleurs, mais ces établissements accueillent aussi des jeunes de milieu favorisé. Inversement, les autres territoires comptent un tiers d’élèves défavorisés. La mixité sociale existe encore en France, même si certains quartiers restent beaucoup moins mixtes que d’autres. Ensuite, l’éducation prioritaire n’accueille qu’une toute petite minorité de l’ensemble des élèves de France, un sur cinq au total (18 % au primaire, 20 % au collège). Elle scolarise 1,5 million de jeunes, contre 6,9 millions pour le reste des établissements. La part d’élèves de milieux sociaux défavorisés dans ces établissements est certes moins importante, mais globalement, ils en accueillent davantage. Même si l’éducation prioritaire scolarisait uniquement des élèves défavorisés, elle ne pourrait en accueillir que 1,5 million, moins de la moitié du total. (...)
Si l’on souhaite que les politiques publiques soutiennent ces jeunes qui n’ont pas les mêmes atouts que les autres en poche, il faut donc agir au-delà des établissements de l’éducation prioritaire. Celle-ci n’est qu’un moyen très incomplet pour lutter contre les inégalités sociales à l’école. (...)