
Cher Arnaud,
J’ai lu ta lettre ouverte à tes chers Martine et François. Franchement tu sais à quoi elle me fait penser ? Au mot rageur envoyé par un ado survolté à sa vieille tante et à son oncle cacochyme.
Que veux-tu que ces deux-là te répondent, mon cher Arnaud ? Rien, des trucs du genre : « Mais oui, mon p’tit gars, bien sûr ! Tiens, tata t’envoie cette petite invitation gratuite pour une place en corbeille à leur prochain spectacle gouvernemental ! Ça te fait plaisir au moins ? »
Qu’est-ce que tu crois, Arnaud ? Qu’ils vont répondre à ta demande de mise sous tutelle des banques, là où précisément ils ont planqué leurs petites économies ? Mais mon vieux, s’ils te donnaient raison là-dessus, sûr que leur conseiller en clientèle les convoquerait aussi sec pour leur passer un savon.
D’ailleurs, tu sais ce qu’il a dit, tonton François ? Il a dit : « La dette est le premier ennemi des socialistes. » (“Socialistes”, c’est le petit nom qu’ils se donnent, tata et lui, pour rigoler ! )
La dette, tu sais ce que c’est ? C’est l’intérêt que leur réclame leur conseiller en clientèle, oui, celui qui leur fait si peur quand il gronde. Et tu voudrais, toi, naïf que tu es, qu’ils le mettent sous tutelle comme une vulgaire Bettencourt ?
Pareil pour ton « protectionnisme européen » (gueule apoplectique du “conseiller en clientèle”), ou ta VIe République (une cabane dans le marronnier au fond du jardin, pour eux). (...) Wikio