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violence du travail
Lettre à mon employeur
Article mis en ligne le 11 février 2020
dernière modification le 10 février 2020

Je fais suite à votre lettre par laquelle vous m’avez notifié mon licenciement, que je conteste totalement.
Lors de mon entretien d’embauche, je souhaitais corriger l’intitulé du poste qui n’était pas celui pour lequel j’avais postulé. Vous m’assuriez, que l’intitulé ne changerait pas grand-chose pour moi dans les faits et que cela ne durerait pas. Je vous ai cru ; j’étais excité de travailler pour ce projet.

Le poste que j’ai occupé dès lors n’avait rien à voir avec celui pour lequel j’avais postulé et été recruté : j’occupais un double poste ; j’avais des journées pouvant aller parfois jusqu’à 12 heures de travail de suite.J’étais complètement seul. Vous m’assuriez que cela serait très temporaire. J’ai tout accepté sans jamais me plaindre. (...)

je vous ai fait part à plusieurs reprises du poids que représentait cette permanence et qui pesait sur mes épaules, qui ne remettait en rien en cause mon implication ni ma motivation, mais qui me minait. Il faut bien le comprendre : ces horaires et ces conditions de travail, (où j’étais seul 80% du temps) avaient une forte influence sur mon moral et de lourdes conséquences sur ma vie personnelle. Je vous le disais pour la première fois lors d’un entretien de bilan, plusieurs fois encore par la suite. J’ai essayé plusieurs fois avec mes moyens de vous faire part de mes difficultés. Je vous proposais des solutions, comme la possibilité d’engager un agent de sécurité vacataire.
A ma détresse, vous avez répondu par de la pression et des menaces. Vous me répétiez sans cesse que « j’ai signé pour ça » et que « mes demandes incessantes remettraient en cause notre collaboration ».
J’insiste : ce poste, je l’ai toujours assuré et bien assuré, avec le sourire de circonstance. En témoigne, mes excellentes relations avec le public ainsi qu’avec tous les intervenants.

Je me souviens encore d’une fois, en février, où j’avais fait part de ma fatigue physique et morale et que j’avais besoin d’un jour de repos, au directeur adjoint, qui vous l’avait immédiatement remonté. Vous m’avez alors convoqué et, entre quatre murs, votre message avait été clair « si vous n’en pouvez plus, vous êtes libre de partir ».

« Vous mêliez sans cesse le privé et le professionnel. » (...)

Durant toute la pause déjeuner, vous m’avez posé des questions sur mes origines et sur ma pratique religieuse. Je vous ai informé qu’il s’agissait d’un sujet sensible pour moi, pour des raisons très personnelles que je vous ai alors exposées.

« Combien de fois en ai-je été la cible ? »

Sur mon physique :
– « vos doigts sont dégueulasses, on dirait des moignons »
– « c’est quoi cette touffe (coupe de cheveux) de playmobil » (...)

Sur le privé :
– en période d’élection présidentielle, vous m’avez interpellé publiquement ainsi que mon collègue, sur mes convictions personnelles, que je n’ai pourtant pas pour habitude d’afficher ; par la suite, vous êtes revenue à la charge auprès de chacun de nous deux individuellement. Plusieurs fois dans mon cas, sur un ton menaçant, présentant votre demande comme une injonction, mélangeant complètement le privé et le professionnel, comme si vous étiez mon supérieur hiérarchique dans la vie privée. (...)

« Je n’étais pas l’unique cible »

Combien de fois ai-je été témoin de vos remarques déplacées, hors du champ professionnel ?

– « On va les niquer » (mille fois, à propos de tout et n’importe quoi ; plus particulièrement en parlant du quartier et des partenaires associatifs), (...)

« Il n’y avait aucune organisation du travail »

Depuis que j’ai débuté chez vous, il n’existe aucune organisation du travail. Ainsi, par exemple, nous n’avons jamais eu de planning prévisionnel dans les temps ; nous avons régulièrement dû organiser nous-mêmes nos plannings nos postes ; vous avez décidé de nous faire signer de fausses feuilles d’heures pour rester dans le cadre légal (plus de six heures consécutives sans pause, plus de 10 heures dans une journée, etc.).
Mon travail n’a jamais été encadré ni suivi sérieusement, ni par vous ni par quiconque. Il a toujours fallu que je réclame pour faire des points en rapport avec les ateliers. (...)

Lors de l’entretien préalable à une sanction disciplinaire, vous n’avez pu établir aucune faute. Aucun dialogue n’a été possible. L’entretien a duré quelques minutes à peine.
Et vous m’avez licencié pour des motifs que je conteste totalement.
Vous prétendez que j’aurai quitté « la réunion de rentrée », « en tenant des propos inadmissibles » et en prétextant qu’elle « me saoule ».
Je réfute tout en bloc. (...)

La limite du supportable a été franchie lorsque vous vous êtes adressée à moi. Vous m’avez d’abord accusé d’avoir voulu faire passer un problème individuel pour un problème collectif. Puis vous avez levé les yeux et tenu ces propos : « il porte tout le poids de l’esclavagisme sur son visage ».
Les mots me manquent pour exprimer mon indignation.
Céline a quitté la salle. Vous l’avez menacée « vous allez avoir de gros problèmes si vous quittez cette pièce ». Je l’ai suivie avec ces mots « je m’en vais aussi, c’est inadmissible ».
Nous sommes retournés à nos postes de travail. Nous avons fait preuve de maturité dans un acte simple de refus de l’intolérable.

« Je conteste le caractère réel et sérieux de ce licenciement ». (...)