Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Le Monde
Logiciel espion Pegasus : les poursuites en diffamation intentées par le Maroc jugées irrecevables
Article mis en ligne le 26 mars 2022

Le royaume a été accusé en juillet 2021 d’avoir utilisé le programme informatique conçu par la société israélienne NSO, ce qu’il dénonçait comme des « allégations mensongères et infondées ».

L’enquête s’arrête là. Le tribunal de Paris a déclaré irrecevables les poursuites en diffamation intentées par le Maroc contre des ONG et médias français ayant révélé ou dénoncé le recours par Rabat au logiciel d’espionnage Pegasus, a appris Le Monde, vendredi 25 mars. L’avocat du Maroc a exprimé son intention de faire appel.

La juridiction a rendu dix jugements déclarant l’irrecevabilité des citations directes contre Le Monde, Radio France, France Médias Monde, Mediapart, L’Humanité, Forbidden Stories et Amnesty International. Les décisions s’appuient sur un article de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, qui « ne permet pas à un Etat, qui ne peut pas être assimilé à un particulier au sens de ce texte, d’engager une poursuite en diffamation ». Les avocats du royaume soutenaient que leur demande était recevable parce que ce n’est pas l’Etat, mais une administration – les services secrets –, qui attaque en diffamation. (...)

Plusieurs procédures judiciaires en Europe

Le Maroc a été accusé en juillet 2021 d’avoir utilisé Pegasus, logiciel conçu par la société israélienne NSO, dans le cadre d’une vaste enquête menée par un consortium de dix-sept médias internationaux sur la base de données obtenues par l’organisation Forbidden Stories et par Amnesty International. Parlant d’« allégations mensongères et infondées », le Maroc avait enclenché plusieurs procédures judiciaires en France, en Espagne et en Allemagne.

Le logiciel Pegasus permet, une fois installé dans un téléphone mobile, d’espionner l’utilisateur de l’appareil, par l’accès à ses messageries, ses données, ou par l’activation de l’appareil à distance à des fins de captation sonore ou visuelle.

Lors du procès, les avocats des organisations et médias avaient tour à tour demandé l’irrecevabilité de cette « procédure bâillon ». (...)