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ATTAC France
Macron : injustices fiscales et sociales une nouvelle fois au programme
Article mis en ligne le 19 mars 2022

Emmanuel Macron vient de présenter son programme électoral. Après un bilan marqué par de profondes injustices fiscales et sociales (voir notre publication « Macron : dépôt de bilan fiscal »), un exercice du pouvoir marqué par de nombreuses déclarations méprisantes et par une absence de vision de la transition écologique, le « Président-candidat » promet qu’il fera pire. Le programme et la stratégie d’Emmanuel Macron se résument en une formule : à droite toute.

1er pilier : l’austérité en marche par une nouvelle dose d’injustice fiscale (...)

S’agissant des collectivités locales, Emmanuel Macron confirme ce qu’Attac dénonçait : après les avoir privées de ressources fiscales propres (avec la suppression de la taxe d’habitation et la baisse des impôts locaux des entreprises), il a mis le financement des collectivités locales entre les mains de l’État, lequel va désormais s’apprêter à diminuer leurs ressources. Il s’ensuivra l’abandon et/ou la privatisation des services publics locaux. Or, il s’apprête désormais à poursuivre la baisse des impôts dits « de production » à hauteur de 7 milliards d’euros en supprimant la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises. Une telle baisse ne pourra pas bénéficier aux petites entreprises puisqu’elles ne la paient pas... Macron veut donc faire un nouveau cadeau fiscal aux grandes entreprises, au détriment des services publics. (...)

2e pilier : l’austérité en marche par l’injustice sociale (...)

Emmanuel Macron réussit le tour de force de doubler Valérie Pécresse lorsqu’il propose que les bénéficiaires du RSA travaillent 15 à 20 heures par semaine, réinventant le travail forcé, ce qui dégradera la situation sociale des personnes concernées et exercera une pression à la baisse des salarié.es, concurrencés par une forme d’esclavage moderne. Par ailleurs, après s’être attaqué à l’assurance chômage, il promet en outre de poursuivre sa besogne (...)

Macron stigmatise les plus précaires en voulant conditionner l’accès au RSA. Or, quitte à faire travailler les allocataires du RSA, pourquoi ne pas leur offrir un vrai salaire et les droits sociaux associés à l’emploi ?

En matière de systèmes de retraite, Emmanuel Macron opère un changement de stratégie en se positionnant explicitement sur le terrain des partis de droite traditionnels et en proposant de porter l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Or, le taux d’emploi des plus de 55 ans n’est que de 55 %. (...)

Les pauvres, les personnes peu qualifiées ou exerçant un travail difficile et les chômeurs sont donc les principales cibles du programme d’Emmanuel Macron.

Ce que le programme ne dit pas ou esquisse à peine...

Emmanuel Macron ne remet en question aucune des mesures qu’il a prises malgré leur injustice, leur coût et leur inefficacité économique (en matière d’investissement et d’emplois notamment). Il n’envisage ainsi pas de revenir sur Il n’évoque à aucun moment l’évasion et la fraude fiscales (80 à 100 milliards d’euros), préférant avancer sur le terrain de la « fraude aux prestations sociales » (environ 3 milliards d’euros) en proposant une réforme des aides sociales qui n’a pas été réellement précisée…

Par ailleurs, Emmanuel Macron ne précise pas qu’au printemps 2021, il a fait valider par la Commission européenne un programme de réduction des déficits et de la dette publics à marche forcée. Dans un tel contexte, baisser certains impôts et augmenter certaines dépenses en matière de défense par exemple, ne peut avoir pour conséquences qu’une baisse inédite de dépenses allouées à la protection sociale et aux services publics. C’est là l’un des aspects majeurs du projet d’Emmanuel Macron. En matière d’action publique, il met l’accent sur certains secteurs, en oubliant de préciser qu’avec son orientation, il n’hésitera pas à sacrifier les secteurs qu’il ne juge pas prioritaires…

En matière de pouvoir d’achat, Emmanuel Macron confirme son orientation : tout faire pour ne pas augmenter la part des salaires dans la valeur ajoutée, préférant parler de « prime » prenant l’allure de pourboire. Par ailleurs, sa promesse de supprimer la contribution à l’audiovisuel public (outre qu’elle ne bénéficiera pas aux personnes exonérées comme certaines personnes âgées) pose la question, restée sans réponse, de l’avenir de l’audiovisuel public et, plus largement, de la concentration des médias entre les mains d’une poignée de milliardaires.

« Plus heureux et plus forts tous ensemble » : la formule d’Emmanuel Macron s’adresse en réalité à une frange réduite et aisée de la population.