
Le macronisme est un fiasco. Incapable de comprendre une crise qu’il a largement provoquée, le président de la République a fait des concessions, alors que la France attendait des solutions. Il a choisi des effets d’annonce pour éteindre l’incendie social. Mais le compte n’y est pas, et nos concitoyens le savent.
Pas d’augmentation du SMIC, mais une prime d’activité de 100€ déjà prévue dans les budgets, qui n’est pas versée automatiquement, et n’est pas retenue pour le calcul des retraites. Pas de rétablissement de l’ISF, alors que l’injustice fiscale est au cœur du mouvement des « gilets jaunes ». Aucune obligation pour les entreprises de verser la prime de fin d’année. Aucun égard pour les lycéens et les étudiants mobilisés. Quant à l’urgence écologique, l’enjeu fondamental pour notre avenir commun, elle est tout simplement oubliée. Rien dans ce tableau n’est à la hauteur des évènements. Ce prétendu « nouveau monde » est le dernier acte d’un régime politique agonisant.
Et voilà le retour de Sarkozy en conseiller de l’ombre, avec sa mesure phare des heures supplémentaires défiscalisées, et cette phrase hallucinante dans l’allocution présidentielle : « je veux que nous mettions d’accord la nation avec elle-même sur ce qu’est son identité profonde, que nous abordions la question de l’immigration ». Un prétendu débat national doit donc être organisé, où est notamment liée la question de l’immigration à celle de la laïcité. Traduisons cette pudeur technocratique : il s’agit de parler d’islam, encore, toujours, sans fin.
Il fallait bien que ça arrive. Substituer la question identitaire à la question sociale. S’attaquer à l’immigration quand on n’a plus rien à dire sur les salaires ou l’emploi. Toujours la même ficelle, chaque fois un peu plus grosse. Les classes moyennes paupérisées sont dans la rue. Les lycéens et les étudiants sont dans les rue. Mais vite, il faudrait parler d’ « identité profonde ». Pourtant, Macron devrait avoir compris, à la longue. Sarkozy a fait dans l’identitaire, et c’est Le Pen qui en a profité. Hollande a lâché la bride à Valls, et c’est Le Pen qui en a profité. Aucune leçon n’aura été retenue. Face à la déroute macronienne, l’extrême-droite se tient en embuscade. Tous les sondages lui prédisent un score majeur aux européennes de 2019.
Aux forces citoyennes, écologiques et sociales de proposer une alternative. Nous sommes collectivement appelés à nos responsabilités. Les querelles d’appareils n’ont pas leur place ici. Notre devoir est de dessiner ensemble une autre voie pour sortir de l’impasse. Une rencontre aura lieu le 20 décembre à l’initiative de Place publique. Elle réunira des représentants de la gauche et des écologistes, pour discuter de solutions communes à la crise que traverse notre pays. C’est une première étape. (...)