
L’Histoire, notamment celle du XXème siècle et de la Shoah nous a appris combien l’impact transgénérationnel de la violence peut être présent sur les descendants des victimes. Aujourd’hui encore les guerres et crises qui secouent notre planète, en Syrie, en Centrafrique et ailleurs laissent des générations entières marquées par la violence et l’exil.
Dans son Livre blanc publié en juin 2012*, le Centre Primo Levi estimait à 125 000 le nombre des personnes victimes de la torture et de la violence politique exilées en France. Parmi elles, des dizaines de milliers d’enfants et d’adolescents partis avec leur famille ou arrivant seuls dans notre pays pour y chercher refuge. (...)
On évoque le plus souvent les demandeurs d’asile en termes de chiffres, de flux, de procédures… sans forcément s’arrêter sur leur vécu, leurs souffrances, les traumatismes dus aux violences subies et à l’exil auquel ils ont été contraints. Parmi eux : de nombreux enfants. Sur la seule année 2013, 14 536 enfants* accompagnant leurs parents ont demandé l’asile. Comment vivent-ils ? Qu’éprouvent-ils ? La France, signataire de la Convention internationale des droits de l’enfant, met-elle en place les moyens nécessaires pour les accueillir dignement, les aider à se construire et à vivre une enfance un tant soit peu normale ?
Centre de soins pour les victimes de la torture et de la violence politique exilées en France, le Centre Primo Levi, consacre depuis plusieurs années un espace d’accueil spécifique aux enfants et adolescents. Confronté à une constante augmentation des demandes de prise en charge et à la détérioration des conditions d’accueil, il tire aujourd’hui la sonnette d’alarme en publiant le Manifeste « Enfants victimes de la violence et de la guerre, quel accueil en France ? ». (...)