
Un homme de 51 ans, dont le RSA était suspendu depuis mai, a tenté de se suicider par le feu mercredi, dans les locaux de la CAF de Mantes-la-Jolie (Yvelines).
(...) Smaïn Laacher, sociologue, Centre d’étude des mouvements sociaux (CNRS-EHESS), soulignait en janvier 2011 dans les colonnes du « Monde », que le phénomène existait déjà depuis longtemps dans le monde arabe, et notamment chez les femmes afghanes, « qui ne trouvent d’autre moyen de s’élever contre les violences quotidiennes qui leur sont faites que de se suicider par le feu ». Ce qui est inédit, c’est que cet « acte politique parce que public » a gagné l’Occident démocratique, c’est-à-dire des pays où il devrait exister d’autres moyens pour se faire entendre… « Ce ne sont pas seulement les autorités qui sont prises à partie, c’est le peuple qui est pris à témoin d’injustices proprement insupportables », note le spécialiste. « Nous sommes, pour le dire dans le langage du philosophe Michel Foucault, en présence d’une parrêsia, d’une parole prise en son nom propre, n’engageant que soi, un geste risqué pour dire la vérité à tous les détenteurs du pouvoir : époux, familles et institutions. » Et l’on se demande quand les politiques s’empareront réellement de ce problème.