
Human Rights Watch (HRW) a appelé mardi à la libération d’Abdessamad Haidour, un étudiant de 24 ans reconnu coupable d’offense à la dignité du roi et qui a déjà purgé la moitié de la peine de trois ans de prison à laquelle il a été condamné.
Il a déjà passé plus de temps derrière les barreaux pour ce type d’infraction que n’importe quel autre Marocain ces dernières années, à la connaissance de HRW.
Pour l’organisation de défense des droits de l’homme, deux ans après avoir adopté une Constitution qui consacre la liberté d’expression, « le Maroc devrait abolir les lois répressives qui ont permis de mettre cet étudiant en prison ».
Abdessamad Haidour a été condamné l’an dernier pour s’être élevé contre le roi Mohammed VI dans une vidéo postée sur YouTube. (...)
Dans son communiqué, Human Rights Watch commente :
« L’attaque de Haidour contre le roi peut paraître grossière et irrespectueuse à certaines personnes, mais tant qu’il est en prison pour s’être exprimé ainsi, aucun Marocain ne jouit vraiment du droit de parler librement du roi. »
L’organisation rappelle ainsi une prise de position du Comité des droits de l’homme des Nations unies qui déclarait en 2011 :
« Le simple fait que des formes d’expression soient considérées comme insultantes pour une personnalité publique n’est pas suffisant pour justifier une condamnation pénale [...]. Toutes les personnalités publiques, y compris celles qui exercent des fonctions au plus haut niveau du pouvoir politique, comme les chefs d’Etat ou de gouvernement, sont légitimement exposées à la critique et à l’opposition politique. »