
Présentes dans 246 produits disponibles sur le marché français, les nanotechnologies se développent rapidement dans de multiples secteurs. Selon une étude Novethic, la majorité des entreprises concernées préfèrent éviter de communiquer sur le sujet.
Les nanotechnologies ont beau être minuscules, de l’ordre de la taille d’une orange par rapport à la Terre, elles n’en impliquent pas moins des enjeux immenses. Car leur taille infinitésimale leur confère des propriétés particulières, qui influent sur le comportement des matériaux. Les « nanos » ne sont pas une technologie banale, mais une nouvelle méthode de fabrication de la matière.
Parce que leur degré de dangerosité reste impossible à évaluer, les nanotechnologies sont classées à part par les assureurs. En l’état actuel des incertitudes, les nanomatériaux ne peuvent être couverts par les contrats d’assurance de responsabilité civile. Les protocoles d’évaluation des risques toxicologiques et éco-toxicologiques actuellement approuvés par l’OCDE ne sont pas encore capables de déterminer le degré de dangerosité de certains nanomatériaux....
...Face à ces incertitudes, les entreprises sont partagées. Une étude réalisée par Novethic a cherché à analyser la transparence d’une centaine d’entreprises européennes cotées en bourse et concernées par le sujet. Diffusée le 15 septembre, elle montre que 54% des entreprises, évaluées à partir de leur communication publique via le web, ne disent rien sur les nanotechnologies. Un silence qui concerne surtout les secteurs cosmétique et agroalimentaire, et s’explique par différentes causes : cadre réglementaire flou, contradiction avec le parti pris de responsabilité sociale et environnementale, risque d’image et de réputation....
...Au bout du compte, seuls les industriels de la chimie assument une communication sur le sujet. Selon l’étude de Novethic, trois entreprises seulement développent une communication approfondie sur la question des nanotechnologies. Il s’agit de Bayer, BASF, compagnies allemandes, et de la française Arkema, qui appartiennent toutes au secteur chimique. L’industrie chimique est, de fait, productrice de la plupart des matériaux à base de nanotechnologies : nano-tubes de carbone, nano-oxydes de zinc et d’aluminium et autres nanoparticules. Les entreprises du secteur cherchent à construire une communication adaptée, voire à banaliser les nanos afin de, certainement, peser sur les réglementations à venir....