
Publiés au J.O. du 18 octobre 2009, deux décrets consacrent la résurrection d’EDVIGE sous la forme de deux clones. Appelons-les EDVIGE-A (comme administratif) et EDVIGE-B (comme « bande »). Signe de l’humour devenu légendaire du ministre de l’Intérieur, les décrets sont signés du 16 octobre, jour de la sainte Edwige. Le gouvernement continue de mépriser le Parlement en procédant par décret, alors même que la Commission des lois de l’Assemblée nationale a déposé une proposition de loi depuis juillet dernier.
...Comme dans EDVIGE, les enfants sont visés, à partir de l’âge de 13 ans, au mépris des Conventions internationales de protection des enfants. De même, les militants, voire simplement les citoyens participant à la vie démocratique, sont en ligne de mire : « activités politiques, philosophiques, religieuses ou syndicales » sont ainsi criminalisées et fichées, de même que les « activités publiques, comportements et déplacements ».
...Mais EDVIGE-B va plus loin encore qu’EDVIGE. Une mystérieuse « origine géographique » des personnes fait partie des données enregistrées. Contrairement à une adresse, une nationalité ou un lieu de naissance, cette notion d’« origine géographique » est bien trop floue pour être juridiquement acceptable. Par ailleurs, elle ne peut avoir d’autre objectif que de stigmatiser les personnes qui résident dans certains quartiers et de faire référence, de manière dissimulée, à une « origine ethnique » réelle ou supposée.
Ces deux fichiers ne sont pas plus acceptables que le fichier EDVIGE, dont ils sont les clones. Il ne fait nul doute qu’ils susciteront les mêmes refus citoyens et donneront lieu aux mêmes recours légaux. Avec les autres membres du Collectif Non à EDVIGE, l’association IRIS (Imaginons un réseau Internet solidaire), s’y emploiera.