
Le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, viendra rendre visite à son homologue français, Emmanuel Macron, ce 19 août. Prendront-ils le temps de discuter de la Constitution russe, qu’une jeune femme, devenue symbole de dissidence, a lue au milieu de la rue, avant d’être arrêtée. Pour la quatrième fois en trois mois.

Ce 27 juillet, Olga Misik, âgée de 17 ans, est intervenue lors d’une manifestation appelant à des élections transparentes à Moscou. Un événement où de nombreux manifestants ont été blessés. La jeune fille s’est installée, un livre dans la main — la Constitution russe de 1993 — pour lire, assise devant les forces de l’ordre et la vingtaine de policiers.
Un acte qui n’a pas manqué de faire réagir sur les réseaux, qui ont rapidement partagé l’image et les informations.
Après l’Homme Char de Tian’anmen...
« Les autorités sont restées consternées en voyant des manifestants pacifiques, et ils ont appelé des renforts militaires à travers le pays pour les interpeller. La mentalité de la population a changé, à mon sens », indique-t-elle à la BBC.
Et la voici soudainement propulsée sur le devant de la scène. Les commentateurs rapprochent son acte de l’opposition de ce Chinois, anonyme, qui sur la place Tian’anmen le 5 juin 1989, a bloqué l’avancée des chars de l’armée populaire de libération. Dont on ne sait pas ce qu’il est devenu suite à ce geste de bravoure et d’audace… (...)
Au cours de la manifestation du 27 juillet, plus de 1000 manifestants ont été arrêtés. Olga elle-même, après sa lecture a été interpellée. Si elle affirme n’avoir pas été violentée par la police, on lui a refusé la visite d’un médecin quand elle a dit se sentir mal. Sa libération est intervenue 12 heures plus tard avec une amende de 280 € pour participation à une manifestation non autorisée.
« J’ai lu quatre articles. L’un d’eux parle du droit aux manifestations pacifiques, le deuxième de la participation aux élections. Le troisième évoque la liberté d’expression et le quatrième de l’importance et de la volonté du peuple dans la renaissance du pays », explique-t-elle.
« Je ne fais pas confiance aux politiciens. J’ai foi en moi et en mon peuple. »