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On a trouvé un smartphone écolo - enfin, presque
Article mis en ligne le 14 mai 2016
dernière modification le 11 mai 2016

Devenu indispensable à de nombreuses personnes, le smartphone est une horreur environnementale et sociale. Dans son modèle « juste », l’entreprise Fairphone tente de contrôler l’origine des minerais, de maîtriser les conditions de fabrication, et augmente la durée de fonctionnement du téléphone.

Dans la famille des casse-tête écolos, je demande… les smartphones. Ces petits concentrés de technologie se sont répandus dans nos poches et nos sacs en moins de dix ans, sachant se rendre indispensables pour leurs utilisateurs. Mais, quand on soulève le voile de l’élégant design et des ingénieuses applications, le paysage devient noir : utilisation à gogo de minerais extraits dans des conditions indignes, fabrication par des ouvriers sous-payés à l’autre bout de la planète, une durée de vie passée en dessous des deux ans, et enfin un recyclage encore loin d’être optimal en bout de chaîne. « La high tech est une industrie d’une grande hypocrisie à laquelle on participe tous », estime Romain Thuret, chef de service mobilités au journal en ligne Les Numériques, référence dans son domaine.

Posséder un smartphone semble incompatible avec l’idée d’une société écolo et socialement juste. Mais en même temps, comment résister dans notre société de plus en plus connectée ? Devant ce dilemme, un produit semble ouvrir une voie d’espoir : le Fairphone ou « téléphone juste ».

Lancé par une entreprise du même nom aux Pays-Bas, le Fairphone veut « améliorer les conditions sociales et environnementales dans la chaîne de production d’un smartphone », explique Laura Gerritsen, responsable de l’impact et du développement de la chaîne de valeur du produit. 60.000 exemplaires de la première version ont déjà été vendus en Europe, et la deuxième version vise 150.000 exemplaires écoulés en 2016. « On a commencé en 2010 par une campagne sur les minerais de conflit, qui sont très utilisés dans les téléphones portables, poursuit-elle. Puis, on s’est rendu compte que c’était vraiment compliqué de les retracer depuis la mine jusqu’au consommateur. Alors, on a décidé de fabriquer nous même notre produit, pour comprendre comment fonctionne la chaîne d’approvisionnement. » Le but est de réaliser le téléphone le plus équitable et transparent possible. Ainsi, l’intégralité des coûts est détaillée, pour expliquer le prix du téléphone (525 euros), tandis que la liste complète des fournisseurs est mise à disposition des acheteurs.
Éviter les « minerais de conflits » (...)