
Nous voici sommés d’oublier mesdames Bettencourt et Thiboult, messieurs Banier et de Maistre et, bien sûr, monsieur Woerth et madame. La justice a pris le relai, une foultitude d’enquêtes a été lancée, le ministre a été entendu par un juge dans son bureau du ministère (les salons du Fouquet’s étaient-ils tous pris ?), nous n’avons plus désormais qu’à attendre la pluie de non-lieux qui à coup sûr, lavera l’honneur des uns et les condamnations qui frapperont les indélicats majordomes, comptables et peut-être journalistes… Enfin on en prend le chemin. Madame Bettencourt subira sans doute un redressement symbolique sur l’argent de poche (quatre vingt millions d’euros) placé en Suisse. Quand aux conditions exactes de financement de la dernière campagne présidentielle, nous devons cesser de poser trop de questions à leur sujet...
...si les maires ne se conforment pas à l’obligation d’aménager des lieux adaptés, comment se plaindre que certains gens “du voyage” s’installent ailleurs que dans le néant qui a été prévu pour eux ?...
...Présenter l’application de la loi comme une sorte de brimade, comme une vengeance, une punition, voilà qui semble assez éloigné de ce qu’est une république démocratique saine. On pouvait sentir les prémisses de cette manière de traiter les problèmes dans le rétablissement des sanctions collectives à l’école par le ministre de l’éducation nationale de l’époque, un dénommé François Fillon.
Tout ça n’est peut-être pas grand chose à côté du déchaînement de haine qui émane des gens qui commentent les articles de la presse en ligne et qui expriment noir sur blanc ce que nos politiques ont tant de difficultés à contenir ces temps-derniers. Certains journaux, comme 20 minutes, ont préféré fermer la section commentaires des articles en rapport avec le sujet, car les dérapages racistes y étaient permanents et impossibles à juguler....
...Donc ça y est, c’est reparti, on tape sur les gitans, les rroms, les tziganes, les manouches, les romanichels, les bohémiens… On en fait un seul « peuple » comme s’il y avait le moindre rapport entre les conditions d’existence d’un roumain qui mendie en famille dans le métro et d’un français nomade habitué à faire tamponner son livret de circulation par des gendarmes. En fait ; ce qui lie le plus fortement tous ces gens, semble-t-il, ce sont les tracasseries administratives, les persécutions policières et la méfiance populaire....