
Dès le 31 octobre 2012, dans un « papier d’angle », sobrement intitulé « Sandy : un traitement médiatique inégal entre Haïti et les États-Unis », l’AFP tentait d’expliquer, voire de justifier l’engloutissement d’Haïti par des médias, surtout audiovisuels, qui pendant plus d’une semaine n’ont eu d’yeux, d’oreilles et de cerveau qu’états-uniens.
La prudence habituelle de l’AFP nous a offert un bel exercice de solidarité confraternelle en rassemblant, à l’intention de ses clients, un bouquet des meilleurs arguments avancés par les professionnels de la profession pour éclairer le public sur les raisons de ce naufrage journalistique… (...)
New-York, une « ville énergique », « qui vit avec le mythe de l’apocalypse », se trouvant « vidée de ses habitants. » Il est vrai qu’en comparaison, l’on connaît déjà si bien Port-au-Prince la populeuse que rien ne vient jamais perturber, la quiétude de son histoire récente et la légendaire indolence de ses habitants... Bref, comparons ce qui est comparable ! (...)
Et si tout simplement, la géopolitique des grands médias coïncidait avec celle des grands puissances, surtout quand elles comptent parmi « nos amies » et fort peu (voire, dans certains cas, pas du tout) avec la géopolitique de la misère, du moins quand font défaut, à l’usage des télévisions, les images sensationnelle des dévastations.