
Dans un rapport rendu public début juillet, Human Rights Watch (HRW), ONG internationale de défense des droits humains, condamne le traitement réservé aux mineurs non accompagnés qui se présentent à Paris, partageant ainsi les mêmes inquiétudes que Médecins Sans Frontières (MSF).
Cette population rencontre de nombreux obstacles de la part des autorités pour obtenir la protection de l’État à laquelle ils ont droit.(...)
Intitulé C’est la loterie : traitement arbitraire des enfants migrants non accompagnés à Paris, ce rapport basé sur 49 entretiens de jeunes réalisés pour la plupart au centre MSF de Pantin, qui accueille quotidiennement cette population vulnérable, dresse un bilan accablant de la situation parisienne.(...)
Selon Human Rights Watch, des évaluations défectueuses de l’âge de ces jeunes qui se déclarent mineurs les privent de services essentiels. Reprenant certains constats déjà réalisés par MSF, les procédures défaillantes des autorités françaises les condamnent à dormir dans les rues de Paris. Ce traitement ne répond pas aux exigences de la loi française et constitue une violation des normes internationales.
Plus de 400 jeunes migrants non accompagnés dormaient dans les rues de Paris chaque nuit en février 2018, signale le rapport, conséquence directe de procédures arbitraires, de retards excessifs dans la détermination de leur statut de mineur ou tout simplement suite à un refus de prise en charge. (...)
Pris au piège dans un labyrinthe administratif, à la rue, ces mineurs se voient condamnés à vivre dans l’attente et l’angoisse de décisions qui pèsent lourdement sur leur avenir. (...)
Choqués de l’accueil qui leur est réservé, la grande majorité de ces adolescents sans famille affilient désormais la France à un pays de violence. Pourtant, en cas de doute sur leur âge réel, l’intérêt supérieur de l’enfant devrait être la considération principale des pouvoirs publics. Traités de menteur par des interlocuteurs qui remettent en cause leurs parcours et leurs traumatismes, ces mineurs se retrouvent alors dépossédés de ce qu’ils ont de plus personnel : leur histoire. (...)