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France24
Passer des examens dans la neige, signe de "discrimination ethnique" en Afghanistan ?
Article mis en ligne le 4 avril 2021
dernière modification le 3 avril 2021

Cette photographie publiée sur Twitter le 6 mars 2021 montre des examens d’entrée à l’université en cours dans la province centrale de Daykundi en Afghanistan.

Plusieurs photos amateur prises dans la province de Daykundi au centre de l’Afghanistan ont émergé sur les réseaux sociaux et montrent des rangées d’élèves assis sur un sol enneigé pour passer les examens annuels d’entrée à l’université. Elles témoignent d’une réalité qui n’a rien de nouveau : depuis des années, des élèves de ces régions manquent d’infrastructures. Selon notre Observateur, le problème serait lié à une discrimination envers la communauté hazara, groupe ethnique très présent dans cette province et marginalisé en Afghanistan.

Alors que la saison des examens d’entrée à l’université n’a pas encore officiellement commencé en Afghanistan, dans certaines régions rurales, les fonctionnaires organisent les examens plus tôt, invoquant des problèmes logistiques et un manque de main-d’œuvre.

Les dernières images de Daykundi ont été publiées sur Twitter le 6 mars par Arif Rahmani, député de l’opposition et membre du Mouvement des lumières en Afghanistan, un groupe de défense des droits de l’ethnie hazara. (...)

"Le gouvernement actuel fait preuve d’une discrimination ethnique et tribale qui ne sera jamais oubliée", a écrit Arif Rahmani en légende d’une des photos. (...)

De nombreux internautes et médias afghans s’interrogent régulièrement sur le fait que leur système éducatif reste mal équipé alors que le pays a reçu plus de 137 milliards de dollars d’aide américaine pour la reconstruction du pays depuis 2002.

Dans cette série de tweets, des Afghans partagent leurs souvenirs après avoir passé eux aussi des examens dans la neige. (...)

un internaute se souvient d’avoir passé des examens dans la neige il y a 20 ans ; un autre parle de son grand-père qui l’a fait il y a 80 ans. (...)

dans de nombreux cas, il n’y a pas de grands bâtiments capables d’accueillir les étudiants avec l’espace requis entre eux. Ou il n’y a pas d’électricité suffisante pour fournir assez de lumière. Et souvent, les écoles locales n’ont même pas assez de chaises pour les étudiants qui passent les examens.

De toute évidence, ce n’est pas juste. Il y a une énorme différence entre un candidat qui est assis sur une chaise à l’intérieur et au chaud, et quelqu’un d’autre qui est assis sur ses fesses dans le froid glacial. (...)

Les gouvernements successifs dominés par les Pachtounes n’ont accordé que peu d’attention à ces régions hazaras, et le gouvernement actuel du président Ashraf Ghani est encore pire que ses prédécesseurs. Alors que dans d’autres régions, beaucoup de choses ont changé et évolué, rien dans celle-ci n’a changé depuis des décennies. Cela met les gens en colère parce qu’ils croient être négligés à cause de la discrimination ethnique. (...)

L’indice de corruption de l’Afghanistan est l’un des plus élevés au monde, entre 180 et 165, en faisant le cinquième pays le plus corrompu d’Asie après le Turkménistan, la Corée du Nord, le Yémen et la Syrie.