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Pays musulmans : pourquoi la sexualité est-elle criminalisée ?
Article mis en ligne le 5 avril 2015
dernière modification le 31 mars 2015

La tradition juridique islamique traite tout rapport sexuel hors mariage « zina » comme un crime. La sanction est la même pour les hommes et les femmes : cent coups de fouet pour les célibataires et lapidation pour les personnes mariées jusqu’à la mort.

Pourquoi cette pratique ancestrale est toujours légalement en vigueur dans la plupart des pays musulmans malgré les apparences d’une vie moderne ?

C’est à cette question pertinente que Ziba Mir-Hosseini répond et explique. Un espoir de changement au début du 20ème siècle avec l’émergence des systèmes juridiques modernes dans ces pays relègue les dispositions du droit islamique classique aux questions de statut personnel. Les lois pénales relatives à la zina sont ainsi rarement appliquées.

L’islam politique bousille le processus de laïcisation

Mais l’apparition de l’islam comme force politique freine ce processus de laïcisation. Plusieurs États musulmans introduisent des lois pénales qui criminalisent l’activité sexuelle consensuelle et autorisent la violence à l’égard des femmes, à divers degrés et sous diverses formes.

Dans son exposé, Ziba Mir-Hosseini retrace le contexte historique des changements intervenus dans la politique de la religion, du droit et du genre, qui ont mené à la réintroduction récente des lois et des sanctions relatives à la zina.

Dans ce sens, elle évoque le conflit qui ébranle ces pays : le conflit entre deux systèmes de valeurs et deux conceptions des droits en matière de genre : la législation internationale relative aux droits humains et de la tradition juridique islamique.

Dans le but d’ouvrir le débat, l’auteure présente une critique féministe fondée sur les droits portant sur les lois relatives à la zina qui interpelle de l’intérieur la tradition juridique islamique. Contester ces lois de l’intérieur de la tradition juridique islamique est possible, dit-elle. (...)