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Pérou, Amazonie : la crise du Covid-19 creuse les inégalités
Par Cecilia Ramirez, présidente de l’association Manthoc, Daniel Pachamango, délégué général, et Patricia Rivera, conseillère nationale
Article mis en ligne le 2 mai 2020

Comment se protéger du Covid-19 dans un pays où près de 70 % de la population travaillent dans l’économie dite informelle ? Explications de notre partenaire péruvien Manthoc, qui tente par ailleurs de poursuivre son accompagnement auprès d’enfants travailleurs et des communautés autochtones.

Début avril 2020.

Afin d’endiguer la propagation du virus, le gouvernement péruvien a décrété, le 15 mars, l’état d’urgence au niveau national.

Dans l’ensemble, les citoyens respectent ce confinement. Et si certains le transgressent de manière irresponsable, d’autres y sont obligés pour subvenir à leurs besoins.

Dans un pays où presque 70 % de la population travaillent dans ce que l’on appelle l’économie informelle - ensemble d’activités économiques qui échappe à la régulation de l’État, et ne bénéficie donc d’aucune protection sociale ni de conditions de travail décentes, ndlr -, il est tout simplement impossible d’arrêter son activité. D’autant que ces personnes ne disposent, le plus souvent, d’aucune épargne pour faire face à l’urgence.

Le télétravail et le confinement ne sont donc pas des mesures applicables pour toute la population. (...)

Plus d’accès à l’eau potable

À Lima, capitale de 10 millions d’habitants, plusieurs zones n’ont plus accès à l’eau potable, ou subissent de sévères restrictions d’approvisionnement.

L’État a prévu une aide de 380.00 soles, soit 100 euros, à verser à 3,5 millions de familles, soit environ 9 millions de personnes.

C’est une mesure importante, sans aucun doute, mais insuffisante. Car de nombreuses familles en sont privées, notamment celles qui ont dû quitter leur lieu de résidence pour se réfugier dans leur village d’origine comme à Cajamarca, Ayaviri et Ayacucho.

Par ailleurs, outre les désastres naturels très fréquents durant cette saison des pluies, une épidémie de dengue sévit actuellement. Cette maladie touche surtout les pauvres. Rien qu’à Iquitos - au cœur de la forêt amazonienne, ndlr - la dengue a frappé cette année plus de 2 550 personnes, dont plus d’une vingtaine sont décédées. (...)

Les accès aux territoires autochtones fermés (...)

Inquiétudes et espoir

C’est un temps d’incertitudes. Nous ne savons pas ce qu’il va se passer dans les prochains jours.

Ce que nous savons, c’est que cette situation est particulièrement difficile pour les familles pauvres. Nous nous engageons, en tant qu’association, à tout faire pour les aider maintenant, mais aussi pour affronter l’après confinement.

Nous souffrons de tant de pertes de vies humaines et de la solitude dans laquelle meurent toutes ces personnes en étant loin de leurs êtres chers.

Nous saluons le courage du personnel médical qui, au péril de leurs vies et de celle des membres de leurs familles, sont au chevet des personnes atteintes par le virus. (...)