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la Cimade
Personnes étrangères détenues : surveiller, punir et expulser
Article mis en ligne le 25 février 2022

24 février 2022

A quelques semaines des élections présidentielles et dans un contexte où les contre-vérités s’accumulent, La Cimade publie un nouveau rapport d’observation sur la situation des personnes étrangères en prison.

Si la loi ne prévoit pas de différence de traitement sur le seul fondement de la nationalité, de fait les personnes étrangères sont, en prison encore plus qu’à l’extérieur, invisibilisées, discriminées, abandonnées, et surtout victimes de politiques migratoires répressives.

Elles subissent un parcours pénal discriminatoire qui, à infraction égale, punit davantage les étranger·e·s que les français·e·s. Plus soumises aux contrôles et victimes de sur-interpellations, les personnes étrangères ont plus de risques d’être placées en détention provisoire, puis de passer en comparution immédiate et, par la suite, d’être condamnées à une peine plus sévère, que les personnes françaises.

La prison des étranger∙e∙s révèle de plus un vécu carcéral plus dur : barrières de la langue et de l’écrit, éloignement géographique des proches, ineffectivité des mécanismes d’accès au droit, pressions opérées par l’administration préfectorale sur les agent·e·s pénitentiaires, etc. L’incarcération constitue un obstacle trop souvent insurmontable pour enregistrer une demande d’asile, déposer une demande de titre de séjour ou contester une mesure d’expulsion. L’accès aux aménagements de peine est négligeable. La sortie de prison se solde le plus souvent par un nouvel enfermement, en centre de rétention administrative.

Active en prison depuis 1946, La Cimade agit pour l’accès effectif au droit des personnes étrangères détenues. (...)