
(...) Je suis très préoccupé(e) par la condamnation de trois militants anti-esclavagistes et défenseurs des droits humains. MM. Brahim Bilal Ramdane, Djiby Sow et Biram Dah Abeid ont été arrêtés le 11 novembre 2014 alors qu’ils menaient une campagne pacifique contre la pratique de l’esclavage et sensibilisaient la population sur la question du droit foncier des descendants d’esclaves.
Le 15 janvier 2015, ils ont été condamnés à deux ans de prison par le tribunal de la ville de Rosso pour appartenance et administration d’une organisation non reconnue, pour participation à un rassemblement non autorisé et pour infractions commises à l’encontre des forces de l’ordre. Amnesty International estime que ces trois militants sont des prisonniers d’opinion, détenus uniquement en raison de leurs activités pacifiques visant à lutter contre l’esclavage.
La pratique de l’esclavage se perpétue en Mauritanie. De plus, beaucoup de descendants d’esclaves continuent de travailler sur des terres sans aucun droit et sont contraints de donner une partie de leurs récoltes à leurs maîtres traditionnels potentiels. Les autorités mauritaniennes restreignent fréquemment la liberté d’expression des défenseurs des droits humains et des organisations de défense de droits humains qui mènent campagne contre ce fléau. (...)