
Plus de 11 millions de Français sont touchés par la pauvreté ou l’exclusion, souligne un rapport publié jeudi 29 mars 2012, qui observe que la pauvreté sous toutes ses formes a augmenté en France depuis le milieu des années 2000.
Même si la France avait d’abord « plutôt bien résisté » à la crise 2008-2009, ses conséquences sont « lourdes, multiples et échelonnées dans le temps », souligne l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) dans son rapport 2011-2012, qui a compilé et commenté une vingtaine d’indicateurs.
En 2009 (dernière année disponible), 11,2 millions de personnes étaient touchées soit par la « pauvreté monétaire », soit par « des privations matérielles sévères » soit par une « très faible intensité de travail », trois critères définis et mesurés par la Commission européenne.
Parmi elles, 700 000 personnes cumulaient les trois indicateurs. (...)
L’ONPES insiste aussi sur « la grande pauvreté » (40 % du revenu médian) dont la hausse est « lente et progressive (et) difficilement enrayée par notre système de protection sociale » : près de 2 millions de personnes vivaient en 2009 avec moins de 640 euros par mois, soit 3,3 % de la population.
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L’ONPES attire l’attention sur des publics particulièrement vulnérables : les familles monoparentales (près de 30 % de pauvres), les jeunes (22,5 %) ou les femmes âgées (environ 15 %).
L’instance officielle constate aussi que « disposer d’un emploi n’est plus une condition suffisante pour franchir le seuil de pauvreté », tant l’emploi s’est raréfié et précarisé (chômage, CDD, intérim, temps partiel).