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le Parisien
Polémique sur le voile : « Ces signaux faibles qui voudraient dire musulman… »
Les signataires Les avocats Arié Alimi, William Bourdon, Vincent Brengarth, Raphaël Kempf, Xavier Courteille, Anis Harabi, Asmae El Idrissi, Christophe Accardo, Joao Viegas (Paris), Anne Bouillon (Nantes), Camille Vannier, Ouadie Elhamamouchi (Seine-Saint-Denis), Florian Regley (Lille), Nohra Boukara (Strasbourg), Sana Ben Hadj (Dijon), Sefen Guez Guez (Nice).
Article mis en ligne le 4 novembre 2019

Dans une tribune au Parisien-Aujourd’hui en France, plusieurs avocats reviennent sur les polémiques générées par le port du voile…

Nous, femmes, hommes, exerçant la profession d’avocats, héritiers d’ une tradition républicaine, laïque, assistons à la destruction méthodique de ce socle fondateur que nous pensions intangible.

Nous, femmes, hommes, avocats de confession musulmane, nés en France ou ailleurs, dont l’appartenance à la communauté républicaine n’avait jamais été questionnée, sommes exhibés d’un doigt accusateur en raison de notre confession, de nos habits, de la longueur de nos poils, du temps que nous passons à nous recueillir dans la prière, de la façon dont nos enfants se tiennent ou ne se tiennent pas la main, de la manière que nous avons de saluer nos concitoyens, de tous ces signaux faibles qui voudraient dire musulman.

Nous, femmes, hommes, avocats, sommes stupéfaits par la résurgence d’une injonction gouvernementale à la délation de personnes du fait de leur confession, ces signaux faibles, outils de contrôle de chacun sur tous au profit de l’Etat et conduisant à des procédures judiciaires préventives abusives et à des poursuites pour dénonciation calomnieuse à l’encontre de ceux qui auront commis ces signalements. (...)

Nous, femmes, hommes, avocats, déplorons la décision de M. Blanquer, ministre de l’Education, d’ imposer aux enseignants de violer la loi en commettant des actes discriminatoires à l’encontre de mères accompagnatrices, générant un risque judiciaire pour les enseignants concernés.

Nous, femmes, hommes, avocats sommes choqués d’entendre des paroles relevant de la provocation à la haine raciale librement et volontairement diffusées par des rédactions télévisées et radiophoniques en donnant des tribunes à des personnes plusieurs fois condamnées pour ces délits au risque de saturer les chambres de droit de la presse d’un contentieux nauséabond.

Combattre ces fossoyeurs de la paix sociale (...)

Nous, femmes, hommes, avocats dénonçons cet axe qui n’a de républicain que l’apparence. D’ Eric Zemmour à Julien Odoul en passant par Jean-Michel Blanquer. Du Printemps républicain au Rassemblement national en passant par ceux qui, à gauche, veulent contraindre les consciences, cet axe qui incite à violer cette loi ô combien admirable du 9 décembre 1905, une loi de séparation des Eglises et de l’Etat, en la travestissant sous des oripeaux d’exclusion et de stigmatisation.

Nous, femmes, hommes, avocats, avons décidé […] de combattre ces fossoyeurs de la paix sociale qui voudraient porter atteinte à la dignité et à la liberté de nos concitoyens musulmans. Et ce sera justice.