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le Parisien
Porte de la Villette, à Paris, le bidonville rom oublié souffre du confinement
Article mis en ligne le 17 avril 2020
dernière modification le 16 avril 2020

Masqué par les effets de la crise migratoire qui frappe de plein fouet le nord-est parisien, devenu invisible alors que les projecteurs étaient braqués sur les évacuations de campements à répétition, le bidonville Rom de la porte de la Villette (19e) a sombré dans l’oubli.

Pourtant, sur deux sites, le long du périphérique, et en contrebas, une quarantaine de cabanes de fortune abritent cent personnes, parmi lesquelles vingt-cinq enfants, presque totalement abandonnés depuis le début du confinement.

Certains sont repartis en Roumanie

Lorsque l’épidémie s’est déclarée, une partie de ceux qui occupent depuis un peu plus d’un an les lieux, ont fui vers la Roumanie et la Hongrie, où ils ont été placés en quarantaine, dans « des conditions extrêmement dures », selon les témoignages reçus par les familles restées à Paris.

Les autres ont choisi de rester dans les baraquements de la porte de la Villette, l’un des derniers bidonvilles de la capitale.

Ils sont désormais privés de tout revenu. (...)

« Aujourd’hui, ils ne parviennent plus à acheter leur nourriture, essentiellement des pommes de terre, des tomates, de la volaille. Pas plus que l’huile, l’eau en bouteilles, le lait en poudre et les couches pour les enfants, mais également les bouteilles de gaz : comme ils font la cuisine eux-mêmes, leurs besoins ne correspondent pas toujours avec les distributions alimentaires. »

Réunies au sein de l’association des Bâtisseurs de cabanes, les familles Roms ont ouvert une cagnotte Leetchi qui leur a permis d’obtenir près de 3400 euros pour leurs achats de première nécessité. « Aucun d’entre eux n’est malade pour l’heure, souligne André Feigeles, mais il faut à tout prix éviter une crise humanitaire en plein Paris. »

Le campement devait être évacué le 16 mars

Ironie du sort, le bidonville devait être évacué le 16 mars, juste avant le début du confinement. Des chambres d’hôtel avaient été réservées pour les familles avec enfants, avant que l’opération soit annulée sine die.

« Tous les dispositifs de distribution de nourriture, et plus particulièrement, aux côtés des Roms, les Restos du Cœur, restent actifs, assure François Dagnaud, le maire (PS) du 19e. Mais évidemment dans les limites de l’exercice au regard de la situation actuelle : de nombreux bénévoles sont eux-mêmes confinés, certains sont malades. Mais les maraudes continuent auprès des personnes à la rue… » (...)

les habitants du bidonville sont « dans un grand état d’anxiété » (...) "Pour des gens qui ont toujours refusé l’assistanat au profit de la débrouille familiale, c’est très compliqué".