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Libération
Pour un choc de solidarité !
Article mis en ligne le 24 décembre 2012
dernière modification le 21 décembre 2012

(...) Il aurait fallu d’abord ne pas déconnecter emploi et pauvreté, comme le souhaitaient les organisations de chômeurs, qui n’ont pas été écoutées.

En juillet, le gouvernement a parlé emploi, avec les syndicats. En décembre, il parlera pauvreté, majoritairement avec les associations. Ainsi va le dialogue social en France. Ce cloisonnement pourrait n’être qu’un détail si finalement les questions fondamentales étaient posées : comment créer de l’emploi ? Et s’il n’y a pas d’emploi pour tout le monde, comment faire pour qu’une partie de la société ne sombre pas dans la précarité durable ? (...)

De « liberté, égalité, fraternité » nous sommes passés à « anxiété, inégalité, compétitivité », sans que eux, nous, chômeurs, précaires, smicards, futurs ou anciens, pourtant tous citoyens, ayons été consultés sur ce grand chambardement. (...)

Il est pourtant une vérité qu’il serait bon d’entendre plus souvent, et plus fort : aujourd’hui, en France, comme d’ailleurs partout en Europe, il n’y a pas d’emploi pour tout le monde. Le chômage est la conséquence d’un système qui dysfonctionne : le travail ne se partage pas, les richesses non plus. Et tandis que le très riche devient encore plus riche, en croulant sous le travail, le précaire croule, lui, sous les angoisses et les dettes. (...)

être au chômage, vivre avec les minima sociaux, ce n’est pas un choix de vie. Mais, évidemment, pour le savoir, il faudrait que les chômeurs et précaires aient leur mot à dire et qu’ils soient écoutés. Au lieu de les réduire, à longueur de conférences politiques et d’émissions, au statut de témoins passifs mais coupables d’une situation qui les dépasse, il faut leur donner les moyens non seulement de s’exprimer mais aussi de proposer des solutions et d’assurer leur représentation collective. Si les voix organisées du chômage et de la précarité se faisaient entendre dans les lieux de décision qui les concernent et sur les plateaux de télévision, les minima sociaux auraient peut être déjà été revalorisés, et l’idée d’un revenu décent pour tous, à défaut d’emploi, s’imposerait –qui sait ?– comme une évidence. Un choix de société, pour un choc de solidarité : c’est possible !