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Pourquoi plus de 50 pays ont-ils refusé de signer une résolution de l’ONU condamnant le nazisme ?
Article mis en ligne le 11 novembre 2022

La Russie a soumis, vendredi 4 novembre 2022, un projet de résolution devant l’Assemblée générale des Nations unies (ONU) à l’occasion de la 77e session de la commission des affaires sociales, humanitaires et culturelles. Son objet ? La "lutte contre la glorification du nazisme, du néo-nazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée."

Cette résolution a été adoptée par 105 pays. Quinze se sont abstenus et 52 ont voté contre. Parmi ces derniers, la France et l’ensemble des pays de l’Union européenne. L’année dernière, seuls deux pays avaient voté contre ce texte : les États-Unis, qui s’y opposent systématiquement, et l’Ukraine.

Car la Russie, depuis 2005, soumet inlassablement à l’Assemblée générale des résolutions condamnant le "caractère inacceptable de certaines pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée". À partir de 2012, les termes de "glorification du nazisme" y ont fait leur apparition. (...)

Comme beaucoup de pays occidentaux avant cette année – et la guerre en Ukraine, la France s’est toujours abstenue de voter ces textes. Contrairement aux résolutions du Conseil de sécurité, les résolutions de l’Assemblée générale sont à portées purement déclaratives et sont, donc, non contraignantes. Elles possèdent néanmoins une portée symbolique, souligne CheckNews, et peuvent servir d’argument aux États dans leurs politiques internationales. (...)

La résolution russe contre le nazisme, "le comble de l’hypocrisie" pour l’Ukraine

C’est justement au nom de "la lutte contre l’antisémitisme et le racisme", que la France "ne saurait soutenir un texte qui manipule grossièrement cette notion à des fins de justification d’une agression armée et des crimes qui l’accompagnent, dont certains pourraient être constitutifs de crimes contre l’humanité, comme l’a relevé la Cour pénale internationale", s’est défendu le ministère des Affaires étrangères à CheckNews, estimant que la résolution "adopte une approche sélective et révisionniste du combat contre le racisme et l’antisémitisme". (...)

Dans une déclaration expliquant son vote contre la résolution, l’Union européenne condamne "fermement l’abus de l’argument de la lutte contre le nazisme" et rappelle qu’elle "plaide depuis des années pour que la lutte contre l’extrémisme et la condamnation de l’idéologie méprisable du nazisme ne soient pas détournées et cooptées à des fins politiques qui cherchent à excuser de nouvelles violations et violations des droits de l’homme".

L’Ukraine a, elle, vu dans ce texte "le comble de l’hypocrisie", estimant que le projet de résolution "n’a rien à voir avec l’intitulé de la résolution, mais est, au contraire, un prétexte utilisé par la Russie pour justifier sa guerre brutale contre son pays et les crimes abjects commis contre l’humanité", note un communiqué de presse publié sur le site de l’ONU. (...)

Préalablement au vote de la résolution, l’Australie, soutenue par le Japon, le Liberia et la Macédoine du Nord, a réussi à faire adopter un amendement (63 voix pour, 23 voix contre et 65 abstentions) selon lequel l’Assemblée générale des Nations unies "constate avec inquiétude que la Fédération de Russie a cherché à justifier son agression territoriale contre l’Ukraine en invoquant l’élimination du néo-nazisme, et souligne qu’invoquer le néo-nazisme comme prétexte pour justifier une agression territoriale compromet sérieusement les mesures prises pour combattre réellement ce fléau". La Russie a regretté une approche non constructive, tandis que les délégations syrienne, chinoise, burundaise et égyptienne, co-autrices de la résolution, ont accusé l’amendement de la "politiser".

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« D’un côté, Macron et le gouvernement se déclarent horrifiés du « racisme » d’un député RN demandant que les immigrants illégaux retournent chez eux. De l’autre côté, ils votent à l’ONU pour la 1re fois contre la résolution condamnant la glorification du nazisme en Ukraine », a annoncé François Asselineau, fondateur de l’UPR, sur Twitter. (...)

Pour appuyer son propos, une capture d’écran de résultats d’un vote qui s’est tenu vendredi 4 novembre au sein de l’Organisation des Nations unies (ONU), autour d’un projet de résolution portant sur la « lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y sont associées ».

En réaction à cette publication, de nombreux internautes se disent scandalisés. « Le gouvernement français a donc oublié la Seconde Guerre mondiale ? Ou auraient-ils voulu la collaboration… », lance l’un d’eux. « Macron est pire que le Rassemblement national pour les discriminations finalement », écrit un autre. Si ce vote surprend de nombreuses personnes, a-t-il vraiment eu lieu ? Et si oui, dans quelles conditions ? 20 Minutes fait le point. (...)

« Aujourd’hui, sous le prétexte de lutter contre le nazisme, la Russie a ramené les horreurs de la guerre en Europe, tout en rappelant que la paix ne peut être considérée comme acquise. Nous condamnons fermement l’utilisation abusive de l’argument de la lutte contre le nazisme, et rejetons l’utilisation inexacte et inappropriée du terme « dénazification » par la Russie pour justifier sa guerre d’agression inhumaine, cruelle et illégale contre l’Ukraine », contextualise le communiqué. Et d’ajouter que la position de l’UE, qui « plaide depuis des années pour que la lutte contre l’extrémisme et la condamnation de l’idéologie méprisable du nazisme ne soient pas détournées et cooptées à des fins politiques qui cherchent à excuser de nouvelles violations et de nouveaux abus des droits de l’homme », l’oblige à voter contre. (...)