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Libération
Précarité étudiante : l’Unef dénonce les « mensonges » du gouvernement
Article mis en ligne le 16 août 2021

Dans sa dernière enquête sur le coût de la vie étudiante publiée ce dimanche, l’Unef montre à quel point le budget des jeunes a été réduit depuis le début du quinquennat Macron.

Une précarité qui a « explosé » avec la crise sanitaire, mais qui reste avant tout « structurelle ». C’est ce que montre le dernier rapport autour du coût de la vie publié ce dimanche par l’Union nationale des étudiants de France (Unef). Après près d’un an et demi de cours à distance, de crise sanitaire et sociale, les conclusions de l’enquête menée par l’Unef viennent étayer les témoignages de nombreux étudiants. Et pointent un responsable à cette situation chaotique : le quinquennat Macron, le seul sous lequel les étudiants ont perdu de l’argent. « Notre enquête montre une augmentation de la précarité étudiante, liée à la crise sanitaire mais aussi à une problématique plus générale, de crise sociale qui dure chez les étudiants depuis de nombreuses années, expose Mélanie Luce, présidente de l’Unef jointe par Libération. Le gouvernement a failli à répondre. Il n’a pas été simplement amorphe mais a mis en place des mesures qui nous ont précarisés. »

Hausse des loyers

Outre les promesses non tenues critiquées par le syndicat, l’Unef affirme qu’Emmanuel Macron a largement moins investi que ses prédécesseurs dans les aides directes – qui regroupent notamment l’aide personnalisée au logement (APL) et divers avantages fiscaux – mais également qu’il est le seul à avoir diminué ces budgets. (...)

Depuis dix-sept ans, date à laquelle l’Unef a commencé son enquête sur l’évolution du coût de la vie, la précarité étudiante n’a cessé de s’accentuer, pointe le rapport. (...)

Les aides ont baissé de 41 millions d’euros entre 2017 et 2019, alors que sur la même période le nombre d’étudiants a augmenté de 100 000, souligne l’Unef, qui dénonce notamment « de multiples attaques sur le montant des APL », dont le mode de calcul a été modifié au début de l’année.

Pour l’année scolaire à venir, l’Unef prévoit une augmentation moyenne du coût de la vie étudiante de 2,5 % par rapport à 2020 – contre une inflation de 1,5 % pour le reste de la population. (...)

Depuis le début du quinquennat, le coût de la vie étudiante a augmenté de 10,72 %. Comment s’explique cette augmentation ? Par une hausse des loyers en province et en banlieue parisienne – le logement restant le premier poste de dépense des étudiants –, ainsi que par une augmentation du tarif des transports dans les grandes villes.

« Au début du quinquennat, 7 % d’étudiants étaient logés en résidence universitaire. Ils ne sont maintenant que 6,25 %, précise la présidente de l’Unef. Proportionnellement ça veut dire de plus en plus d’étudiants doivent se loger dans le privé. Cela plombe le budget de la vie étudiante. » A son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron avait promis la construction de 60 000 logements étudiants supplémentaires d’ici la fin du quinquennat. En juin, Libération révélait que seuls 16 327 logements avaient été construits. Un tiers des étudiants vivent aujourd’hui chez leurs parents, pour beaucoup en raison de difficultés financières.
Fin des repas à un euro pour les non boursiers

« Face à l’explosion médiatisée de la précarité étudiante et aux mobilisations, le gouvernement a été forcé de réagir. Néanmoins, les mesures mises en place étaient loin d’être à la hauteur des enjeux », peut-on lire dans l’enquête de l’Unef. Les auteurs du rapport pointent des mesures « annoncées en grande pompe […] supprimées au bout de quelques mois ». (...)

Parmi les mesures proposées pour réduire la précarité étudiante, les auteurs revendiquent également la mise en place d’une allocation d’autonomie, la fin de la différenciation des étudiants en fonction de leur nationalité ou encore le retour du régime étudiant de Sécurité sociale.

« Il y a une communication très hypocrite du gouvernement autour des étudiants, soutient Mélanie Luce. On n’a pas arrêté de nous dire que les jeunes ne paieraient pas la crise, que le gouvernement avait fait beaucoup, mais pour les étudiants concrètement ils n’ont pas fait assez. Nous sommes face à une situation où ce ne sont plus juste des fausses promesses mais des mensonges. »