
Le mot magique est de retour. A dix jours du deuxième tour des élections présidentielles, la croissance est plus que jamais présentée comme la solution à tous nos problèmes. En témoignent les débats autour du « pacte de croissance » de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) (1). Cette « vérité » étant supposée définitive par les candidats et présentée comme indispensable aux français, c’est alors à celui qui saura le mieux relancer la croissance.
(...) La mythologie de la croissance (3) veut que l’augmentation du PIB fasse baisser le chômage, ce est qui complètement faux depuis les années 70 (5). D’autant plus qu’un volant de chômage est nécessaire au bon fonctionnement du capitalisme, afin que le travail reste une valeur marchande négociable pour l’employeur. (...)
Est-ce à dire qu’il faut organiser la rigueur ? Non. Ni rigueur, ni relance. La « rilance » est une imposture (3) qui n’est ni durable ni souhaitable. Il n’y a rien de pire qu’un taux de croissance négatif dans une société de Croissance. Il n’y a qu’une seule solution pour que la récession ne s’apparente pas à la barbarie (3), c’est de changer de paradigme.
Ce paradigme est celui des objecteurs de croissance, radicalement anti-capitaliste, anti-productiviste, écologiste, féministe, et internationaliste. Il propose des solutions à la fois justes socialement et soutenables écologiquement (...)