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Observatoire des Inégalités
Priorité à la lutte contre le chômage de longue durée
Article mis en ligne le 21 octobre 2013
dernière modification le 17 octobre 2013

La priorité doit être donnée l’embauche des chômeurs de longue durée et l’emploi par les services publics d’allocataires de minima sociaux. Le point de vue de Noam Leandri, président de l’Observatoire des inégalités. Extrait du Huffingtonpost du 11 septembre 2013.

Le niveau du chômage et sa durée atteignent des records en France. Près de cinq millions de travailleurs recherchent aujourd’hui un emploi.

Malheureusement, selon la boutade de général de Gaulle, « des chercheurs qui cherchent on en trouve mais des chercheurs qui trouvent on en cherche ». En effet, la durée moyenne d’inscription à Pôle emploi a grimpé de plus de 100 jours en quatre ans jusqu’à frôler 500 jours en juillet dernier. Tandis que le nombre de chômeurs de longue durée a doublé, de même que le nombre de chômeurs de plus de 50 ans qui forment le gros des bataillons de chômeurs de longue durée. Or, plus le chômage dure, plus la chance de retrouver un emploi s’éloigne. Concrètement, il y a un découragement progressif du chômeur lorsque ses efforts demeurent infructueux tandis qu’un CV à trous rebute les recruteurs qui croulent sous les candidatures. (...)

Si les politiques de l’emploi ont d’abord essayé d’exfiltrer les chômeurs âgé vers des retraites anticipés, le recul de l’âge de départ à la retraite nécessite une politique forte et déterminée en faveur des chômeurs de longue durée. Des dispositifs déjà existants peuvent inspirer cet engagement.

Tout d’abord, la priorité à l’embauche des chômeurs de longue durée doit trouver une traduction concrète dans les entreprises. (...)

Un second outil complémentaire aurait pour vocation à éviter que la contrainte ne pèse pas sur les seules entreprises. En effet, l’Etat et l’ensemble des administrations publiques doivent se montrer exemplaires d’un point de vue tant fonctionnel qu’éthique. Pour respecter le droit au travail, reconnu par la Constitution française depuis 1946, les pouvoirs publics devraient avoir l’obligation de proposer un emploi d’utilité collective aux allocataires de minima sociaux au chômage.

Les services publics en manque de personnel sont légion en période de disette budgétaire. Il suffit pour s’en convaincre de passer le seuil d’un hôpital, d’une préfecture ou d’une école. Évidemment, il ne s’agit pas de remplacer les fonctionnaires mais d’améliorer le service rendu aux usagers à travers des postes d’accueils, d’accompagnement et d’accélération du traitement des dossiers. Du côté des allocataires, on cesserait de les stigmatiser comme des assistés sans pour autant les forcer à accepter des emplois non adaptés à leur profil. (...)