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Huffington post
Privatisation d’ADP : avec un million de signatures, les opposants ont-il gagné ?
Article mis en ligne le 30 novembre 2019

“Un million, c’est beaucoup !” Voilà comment Alexis Corbière, l’un des députés qui portent la contestation contre la privatisation du groupe ADP (anciennement Aéroports de Paris) résume le dernier palier quasiment franchi par les signataires favorables à un référendum d’initiative partagée (RIP) sur cette question.

Mercredi 20 novembre, le Conseil constitutionnel a validé le chiffre de 969.000 soutiens, soit quasiment un million de personnes, inscrits sur la plateforme officielle qui recueille les signatures depuis le 13 juin 2019, après le dépôt d’une proposition de loi référendaire par 248 parlementaires de tous bords, comme le prévoit la constitution depuis la révision de 2008.

Pour fêter ce palier presque atteint et continuer à faire pression sur Emmanuel Macron en vue d’obtenir l’organisation d’un référendum, la trentaine d’organisations réunies dans la Coordination nationale du référendum (CNR) a donné rendez-vous place de la République à Paris samedi 30 novembre à 14h en soutien aux signataires afin “d’accélérer” le processus de signatures et d’“atteindre le million”. (...)

“On ne peut pas dire qu’un million de signatures, compte tenu de la difficulté de la procédure et du peu information qui a été donnée aux citoyens, ça ne soit pas très significatif. C’est très significatif”, fait valoir Boris Vallaud, député socialiste des Landes, jeudi 28 novembre à l’occasion d’une conférence de presse.
“Déclenchez le référendum !”

Et les opposants à la privatisation ont un argument qu’ils espèrent massue pour tenter de faire plier l’exécutif : Emmanuel Macron lui-même a souhaité, dans son projet de révision de la constitution avorté au moment de l’affaire Benalla, baisser ce seuil à un million de signatures. (...)

Dès que ce seuil sera franchi, les groupes parlementaires à l’initiative du RIP vont demander à rencontrer Emmanuel Macron. Le chef de l’État ne s’est pas encore prononcé sur cette probable demande, mais du côté de la majorité, on évacue cette possibilité pour le moment.

“Le million dont parle Macron, il est précis, c’est à l’Assemblée nationale de décider si on fait un référendum ou pas, c’est une interpellation, ça n’est pas un critère automatique”, rétorque Bruno Bonnell, député LREM du Rhône, très favorable à la privatisation pour avoir vécu celle de l’aéroport de Lyon.

Si le texte constitutionnel est modifié tel quel, les Assemblées doivent en effet étudier la proposition référendaire pendant six mois, mais si elles ne sont pas prononcées, le chef de l’État organise alors le référendum.

Sauf que la réforme constitutionnelle promise par Emmanuel Macron avec ce nouveau seuil n’est pas encore en place. “Ils ont tout fait pour empêcher cette réforme constitutionnelle et maintenant quand ça les arrange il la reveulent”, ironise le Marcheur Bruno Bonnell. (...)

Ce million de signatures constitue donc une première bataille remportée par les opposants à la privatisation d’ADP, mais elle est loin de suffire. Le rendez-vous de samedi sera un autre test car la majorité n’a pas l’air prête à lâcher du lest.

Mobilisation massive ou pas, les opposants au projet de privatisation n’ont pas dit leur dernier mot : ils ont saisi la Commission nationale du débat public, celle qui avait organisé le Grand débat post-crise des gilets jaunes, afin d’en organiser un de la même façon sur ce sujet. La validité de cette saisine sera étudiée “début janvier au plus tard” a précisé la présidente de cette instance, Chantal Jouanno.