
« De moins en moins de français paient des impôts », entend-on. La solidarité nationale reposerait sur toujours moins de contribuables, et ceux-ci paieraient de plus en plus.
De l’autre côté, il y aurait toujours plus « d’assistés » qui, de surcroît, ne paieraient pas d’impôts. Pourtant c’est absolument faux : tout le monde paie des impôts, même les moins riches. Et ils en paient même proportionnellement beaucoup plus que les riches. Démonstration !
(...) payer des impôts ne veut pas seulement dire payer l’impôt sur le revenu. C’est même loin d’être la source principale de revenus de l’Etat. Ainsi, en 2014, l’impôt sur le revenu n’a rapporté que 69,2 milliards d’euros à l’Etat contre 92,1 milliards pour la CSG et 138,4 milliards pour la TVA. Or ces impôts sont payés par tous, quels que soient nos revenus : la TVA à chaque fois que nous consommons, la CSG sur tous les revenus (salaires, indemnités chômages, retraite, etc.). Les foyers exemptés d’impôts sur le revenu paient donc eux aussi ces impôts ! (...)
Si on va plus loin et qu’on intègre les cotisations sociales (retraites, maladie), on peut même dire que les plus bas salaires paient pour les plus aisés : en général, ils commencent à cotiser bien plus tôt, et leur espérance de vie est plus faible. Ainsi, les ouvriers, financent largement les retraites des cadres supérieurs…
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En réalité, les revenus modestes paient, en proportion, plus d’impôts que les riches. Si l’on considère l’ensemble des prélèvements obligatoires (impôt sur le revenu, mais aussi TVA, CSG, impôts sur le capital, cotisations sociales, taxes sur les salaires…), les 10% les plus pauvres ont un taux d’imposition global de 41% alors que les 1% les plus riches ont un taux d’imposition de 33%.
Pourquoi ? Notamment à cause des impôts à la consommation, comme la TVA et les taxes sur l’essence, qui touchent plus fortement les classes populaires (...)