
Ce que l’on ne dit jamais assez, c’est que le travail n’est que social. Non seulement il est produit par tous, mais il s’accumule historiquement. De même que les connaissances progressent inexorablement, tant en qualité qu’en quantité, de même le travail social conduit l’humanité vers de nouvelles libérations. Or, le capitalisme fait tout reposer sur l’appropriation privée des richesses produites par le travail social. C’est une des plus grosses contradictions que l’humanité entière doit dépasser : elle doit se réapproprier les fruits de son travail et ne plus s’en faire déposséder. C’est ainsi que les banques concentrent des richesses et du pouvoir de s’enrichir encore et toujours, assujettissant et aliénant les travailleurs modestes ou non. Leurs fortunes se comptent en milliards et pourtant elles ne produisent rien.
Le travail est exclusivement social, et c’est par lui que l’humanité a transformé le monde à son profit. L’Histoire Humaine est l’Histoire du Travail. De cet âge où les hommes taillaient les pierres, habitaient des lieux précaires, à aujourd’hui, tout progrès a été initié par le travail de toute l’humanité, à commencer par les prolétaires de tous les temps : tracer routes et chemins, conquérir les forêts, en faire des prairies et un sol cultivable, travailler le sol, élever le bétail, transformer les matières premières en produits consommables. Au travail manuel s’est adjoint le travail intellectuel : le développement de la science, l’accumulation du savoir, la maîtrise de techniques toujours nouvelles, tout cela a constitué ce que l’on nomme le progrès.
Construire, soigner, enseigner, informer, nourrir, passer du char à bœufs à l’automobile et au camion, la traversée des mers et des océans toujours plus sûre et plus rapide, l’invention de l’avion, la maîtrise de l’air, des espaces et du temps, voilà les résultats du travail humain, fondamentalement social. Le travail libère, le travail est émancipateur, il est facteur de progrès, d’intelligence, de savoir-faire, il relie les travailleurs entre eux, il contient en lui la solidarité et l’inter dépendance. Il est porteur créateur de valeurs hautement morales. Il transmet ses réalisations aux générations suivantes, il nécessite du courage, de l’abnégation, de la volonté, de la ténacité.
Mais de tous temps, le travail s’est réalisé dans des conditions sociales de production qui ont rendu le travail pénible, ingrat et contraignant. Il devient très vite un motif d’exploitation sociale et d’oppression. La société s’organise de manière inégalitaire entre des possédants propriétaires et des non possédants prolétaires. Les premières sociétés sont esclavagistes et les esclaves sont la propriété des maîtres, lesquels ont tous les droits sur leurs esclaves. L’esclave est à ranger avec le cheval, le bœuf, le porc et la poule. Il est un animal de somme, humain mais animal. Le maître a même droit de vie ou de mort sur son esclave. Il arrive qu’on enchaîne proprement les esclaves et qu’on les fasse travailler à coups de fouet.
Le servage n’améliore pas vraiment les conditions de vie et de travail des serfs. Ils ne sont plus la propriété du seigneur, mais ils sont bien obligés de travailler pour lui pour survivre. (...)
Le chômage est l’autre aspect de l’aliénation dans le travail. Il intervient suite à une décision arbitraire, appauvrit aussitôt le salarié chômeur, le place dans une situation sociale et familiale précaire. Les conséquences psychologiques sont énormes, le chômeur se déprécie lui-même et se culpabilise. Le chômage est le moyen d’exercer un fort chantage sur les salariés exerçant un travail (...)
Non, le travail n’est pas cher, il est au contraire à la source de toute richesse. Et les salariés devraient jouir d’un bon salaire qui les rende dignes. Il faut dépasser ce niveau de salaire qui ne sert qu’à produire et se reproduire. Il faut viser un salaire qui permette au travail d’accéder aux loisirs et à la culture, à l’épanouissement, à toutes les formes de bonheur.
Pour cela, il faut détruire toutes les aliénations et tous ceux qui s’approprient nos vies et les dirigent. La révolution socialiste libèrera des énergies et des trésors d’humanité. La vision libérale du travail est la forme moderne de l’esclavage où les maitres blancs sont le MEDEF et le CAC 40 et les nègres corvéables à merci sont les travailleurs. Les usines et entreprises sont les nouveaux champs de coton !