
Amira Hass, journaliste de confession juive qui travaille et habite dans les territoires palestiniens occupés, écrit , raconte et critique, les agissements du gouvernement israélien sur les territoires palestiniens. Elle parle dans ses articles de « nettoyage ethnique », d’« apartheid », de « restrictions de droits », de « ségrégation », autant de termes que les autres journaux israéliens n’utilisent pas. Selon elles, ils ne les emploient pas car « ces autres médias israëliens respectent le volonté des israéliens d’ignorer toutes ces actions ».
Une autocensure qui l’afflige, d’autant plus qu’ « en Israël la liberté d’expression est totale » souligne la journaliste qui assure ne subir aucune pression de la part des autorités israëliennes quant à ses écrits. Un comportement de déni généralisé qui en devient donc d’autant plus « inadmissible et lâche » pour elle.
Pour Karim Boukhari, au Maroc c’est le tabou social,intégré aux organismes de presse qui est le moteur de l’autocensure des journalistes sur un certain nombre de sujets. La religion, le sexe, Israël, sont autant de sujets que la population n’accepte pas de retrouver dans les colonnes de leurs journaux. Donc, consciemment ou non, nombre de journaux ne les évoquent pas. (...)
L’autocensure serait motivée par la peur, justifiée ou fantasmée du journaliste, d’être atteint dans son intégrité physique ou professionnelle, quand le cas de conscience se justifierait par la crainte pour autrui et donc son désir de protection. C’est ce que considère l’américain de la bande, John R MacArthur, qui a plusieurs reprises a insisté sur la dimension très égocentrique, voire carriériste, de l’autocensure (...)