
(...) les opérations de "dialogue" sont organisées d’un coté par le Qatar et la ligue Arabe, Sunnite, qui semble avoir la préférence des occidentaux, de l’autre par l’Iran, Chiite, auquelle, là, participait le régime de Damas.
Celui-ci a décrit l’initiative de la France d’accueillir un "ambassadeur" de la nouvelle coalition, comme "un acte "hostile" à l’égard de la Syrie".
Il faut dire que la nouvelle coalition a posé comme condition à tout dialogue, le départ préalable de Bachar Al-Assad. (...)
Jusqu’à présent cette coalition n’a été reconnue comme unique "représentant légitime du peuple syrien" que par les monarchies du Golfe, la Turquie et la France. Les autres pays semblent moins pressés.
La France envisage même un éventuel armement des rebelles et doit poser lundi à ses partenaires européens la question d’une levée de l’embargo de l’UE sur les armes en Syrie.
Paris est clairement en pointe dans sa constitution et sa reconnaissance. On peut se demander si les "bonnes relations" franco-qatari y sont pour quelque chose.
Mais on a ausssi un peu le sentiment que Paris (sous l’influence possible de Fabius, ministre des affaires étrangères, très actif sur ce dossier) veut refaire "le coup de la Libye" : faire entendre sa voix et reprendre l’initiative sur la scène internationale.
Est-ce une façon de "reprendre à l’international" les points que Paris perd en politique intérieure ? (...)
revenons un instant sur cette "nouvelle coalition". Elle était réclamée par les pays occidentaux (notamment par la France, les USA et la Grande Bretagne). (...)
Cette nouvelle coalition est présidée par Ahmad Moaz al-Khatib, ancien imam de la mosquée des Omeyyades à Damas. Emprisonné deux fois depuis le début du soulèvement, ayant fui la Syrie pour se réfugier en Egypte.
Partisan d’un dialogue entre les religions, il est aussi soutenu par les laïcs de la révolution, pour son combat contre le sectarisme et pour le droit des femmes.
Bref, un homme qui satisfait tout le monde.
Dans son 1er discours, il a insisté :
– sur la fourniture urgente d’aide humanitaire,
– Il a appelé les soldats de l’armée régulière à faire défection et à rejoindre la coalition.
Le CNS lui, a élu la semaine dernière son nouveau président, Georges Sabra, membre du Parti communiste syrien, Chrétien, emprisonné plusieurs fois sous Hafez el-Assad, puis sous Bachar el-Assad. Le fait de désigner un chrétien à la tête du CNS est sans doute un message aux chrétiens de Syrie, afin qu’ils rejoignent l’opposition sans crainte.
Des évènements qui marquent la volonté de l’opposition au régime syrien de franchir une étape :
– rassurer à l’intérieur en témoignant de son ouverture religieuse et politique et ce faisant donner un nouvel essort aux mouvements de ralliement.
– rassurer à l’extérieur en donnant à la communauté internationale l’image d’une l’opposition plus politique, plus au fait des réalités Syriennes et plus largement représentative. Enfin, permettre l’accroissement des livraisons humanitaires et des livraisons d’armes. (...)