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Observatoire des inégalités
Quelles sont les villes les plus inégalitaires de France ?
Article mis en ligne le 20 novembre 2015
dernière modification le 13 novembre 2015

Les villes les plus inégalitaires en France sont pour l’essentiel les villes aisées situées en banlieue ouest de Paris. Les villes les plus égalitaires sont à la fois des villes de classes moyennes et des villes pauvres. Un article extrait du Centre d’observation de la société.

Neuilly-Sur-Seine, Paris, Annemasse : voici le trio des villes les plus inégalitaires selon le rapport dit « interdécile », qui divise le revenu minimum des 10 % les plus riches [1] par celui maximum des 10 % les plus pauvres [2]. Pour la première fois en France, l’Insee a publié des données locales sur les revenus qui permettent d’étudier la pauvreté mais aussi les inégalités de revenus après impôts et prestations sociales, données qui n’avaient jamais été intégrées. Une lecture beaucoup plus proche de la réalité des écarts (...)

Dans la plupart, le seuil des 10 % les plus aisés se situe à environ 50 000 euros par an au-dessus du seuil des plus pauvres. Chaque mois, les plus riches disposent au minimum de 4 200 euros de plus à dépenser par personne (après impôts et prestations sociales) que les plus modestes. A lui seul, ce surcroît équivaut presque à quatre mois de travail rémunéré au niveau du Smic. (...)

Le Grand-Quevilly (76), Couëron (44) et Grande-Synthe (59) sont les villes les plus égalitaires selon le rapport interdécile [5]. Parmi les moins inégalitaires, on peut, là aussi, distinguer deux types de villes. Dans les premières, que l’on pourrait qualifier de « villes classes moyennes », les pauvres sont plutôt moins pauvres et les riches moins riches qu’en moyenne nationale, d’où de moindres inégalités. On trouve dans cet ensemble des villes comme Grand-Quevilly, Couëron (et les autres communes de la banlieue nantaise) ou Saint-Médard-en-Jalles (33). Les secondes, que l’on pourrait qualifier de « villes modestes », sont un cran en-dessous, avec un niveau de vie médian nettement inférieur aux précédentes. Les plus pauvres ne sont pas dans la situation des territoires les plus déshérités, et les plus riches à un niveau très inférieur à la moyenne nationale. L’égalité se fait par le bas. A Grande-Synthe, par exemple, on entre parmi les 10 % les plus favorisés avec 24 000 euros annuels (quatre fois moins qu’à Neuilly-sur-Seine). Dans cette ville, comme à la Courneuve, Wattrelos ou d’autres, l’écart entre le seuil des 10 % les plus riches et celui des 10 % les plus pauvres se situe aux alentours de 15 000 à 16 000 euros, trois ou quatre fois moins que dans les communes de l’Ouest parisien.

Les données sur les inégalités au sein des communes sont riches d’enseignements. Elles montrent les écarts qui existent dans notre pays dans le domaine des revenus, en fonction des territoires. Vivre à Rezé (44) ou à Saint-Cloud (92) ne signifie pas du tout la même chose en termes d’écarts de niveaux de vie. Elles indiquent aussi que les inégalités peuvent prendre des formes différentes selon la structure des niveaux de vie : par en haut (des riches très riches) ou par en bas (des pauvres très pauvres). (...)