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Observatoire des Inégalités
Question clé : à qui profitent les inégalités ?
Article mis en ligne le 2 février 2011
dernière modification le 1er février 2011

Les inégalités profitent aux plus favorisés, qu’il s’agisse des plus aisés ou des plus diplômés notamment.

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 Dans le domaine des revenus, les couches supérieures vivent de mieux en mieux. Les revenus de certains sont démesurés (voir notre article), ils peuvent atteindre plusieurs siècles de Smic par an. Certains secteurs, de l’industrie du luxe aux cours de soutien scolaire bénéficient directement de l’accroissement des écarts de niveau de vie. Pour les particuliers, ce sont des écarts de revenus importants, associés à de fortes subventions publiques (en diminutions d’impôt) qui permettent l’emploi de femmes de ménage ou de jardiniers... Bref, la réouverture des inégalités fait que les mieux lotis vivent encore mieux.

 Mais les bénéficiaires des inégalités ne sont pas seulement une poignée de stars ou de PDG très très riches. A l’école, les catégories diplômées tirent profit d’un système éducatif inégal, qui leur est taillé sur mesure : les programmes, les formes de l’enseignement et de l’évaluation, le poids des différentes matières... L’enseignement français est particulièrement proche de la culture des plus diplômés. A l’inverse, la décision de créer des filières de plus en plus précoces - la remise en cause du collège unique - pénalise les enfants issus des familles défavorisées, orientés trop tôt vers des filières qui conduisent à des positions sociales moins favorables.

 Dans le domaine de l’emploi enfin, l’ampleur du chômage débouche sur l’existence d’un important volant de travailleurs non qualifiés disponible, ce qui bénéficie aux entreprises. Il maintient la pression sur les salariés en place, limite les revendications salariales et "garantit" la présence d’une main d’oeuvre flexible... (...)

Pour ceux qui veulent agir sans attendre le plein-emploi ou le "grand soir", une société plus juste passe par l’accès de chacun à tous les possibles, par l’abolition de tous les privilèges, de l’argent ou de l’école. C’est "l’égalité des chances". Concrètement, cela passe notamment par l’accès de tous à l’école, aux soins, au logement, etc. Les services publics jouent un rôle majeur en la matière.

Mais cette égalité est insuffisante. Il ne suffit pas de donner à chaque individu les mêmes atouts pour faire une bonne société : l’égalité des chances peut aussi déboucher sur la loi de la jungle. La véritable égalité passe aussi par un fonctionnement d’ensemble lui-même moins inégalitaire, où les hiérarchies sont moins pesantes et où la collaboration prend le pas sur la compétition. Pour cela, il n’est pas forcément nécessaire d’attendre la fin du capitalisme... En revanche, il faut réfléchir à la façon de mieux faire fonctionner l’école (par exemple repenser l’évaluation des élèves) ou l’entreprise (notamment la place des salariés). (...)
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