
Le drame qui se joue actuellement à l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois jette une lumière crue sur les effets de la crise en Seine-Saint-Denis, d’autant plus ravageurs que notre département concentrait déjà un grand nombre de difficultés.
La statistique est implacable : l’augmentation du chômage sur les douze derniers mois est de 8,5% pour un taux de chômage de 12,4%, l’augmentation du nombre d’allocataires du RSA suit logiquement la même pente, en hausse de 6% depuis le 1er janvier.
Plus que jamais, les habitants ont donc besoin de la collectivité, de la solidarité et de l’égalité territoriale qu’est le conseil général. Mais, au moment où cette crise rend son intervention indispensable, la tenaille financière se referme inexorablement, réduit nos capacités d’action et nous empêche d’investir pour l’avenir. (...)
Dès 2013 si rien ne devait changer, il risque de manquer 120 millions à la Seine-Saint-Denis pour établir un budget digne de ce nom. Non pas pour financer je ne sais quelle gabegie fantasmée. A moins de considérer que la protection maternelle et infantile est superflue ? Que la construction de collèges pour répondre à la poussée démographique et faire réussir les jeunes est une vue de l’esprit ? Que le désenclavement par les transports en commun de quartiers populaires trop longtemps ghettoïsés est accessoire ? Que l’accueil des enfants en crèche est inutile ? Que l’insertion professionnelle est une lubie ? Que la prise en charge de la dépendance des personnes âgées est une mode ? Que le développement économique est secondaire ? Que le dépistage de la tuberculose est un gadget ? Que l’écologie urbaine est un doux rêve ? (...)
Les pistes sont connues, elles relèvent de choix politiques courageux : remise à plat du système de péréquation national pour enfin tenir compte de la réalité des dépenses obligatoires ; introduction d’une péréquation régionale sur les droits de mutation à titre onéreux entre les départements dans la région la plus riche d’Europe ; financement des allocations de solidarité nationale par des ressources nationales ; réforme de la fiscalité locale pour redonner aux collectivités la maîtrise de leurs charges et de leurs ressources afin que la libre administration et l’autonomie financière ne relèvent plus de la fiction constitutionnelle. Voilà l’urgence !
Je pousse un cri d’alerte (...)